De William Riker et autres
Marziano ouvre le bal :
L’agence russe Interfax a rendu public les études de l’université de Novossibirsk sur la découverte, dans les années 90, d’une momie de femme scythe, dans l’actuelle république de l’Altaï. Elle portait un collier qui ne pouvait provenir que de l’Egypte de l’époque ptolémaïque.
Si l’hypothèse venait à être confirmée par des études plus approfondies, la preuve serait faite des contacts au moins sporadiques entre l’Altaï et l’Egypte. Certains artefacts laisseraient même à penser que déjà à l’époque prédynastique l’Egypte, plusieurs millénaires avant la momie de l’Altaï, entretenait des contacts sur une vaste zone allant de la France à la Sibérie méridionale en passant par la Mésopotamie et l’Inde.
Un matériel digne d’une belle uchronie non ?
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Falecius reprit la balle au bond :
Tout cela ne me surprendrait pas : les réseaux commerciaux sur de longues distances de l’époque d’Ebla (Mésopotamie) allaient déjà jusqu’en Egypte du lapis lazuli provenant de l’actuel Tadjikistan. Les récentes découvertes en Iran, à l’Est de l’antique Elam, de la civilisation de Jiroft fournissent des intermédiaires possibles. Les Scythes envahirent même l’Egypte sous le règne d’un Psammétique avant d’être suivis pas les Assyriens.
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Et voici la proposition de William Riker : (les détails romancés sont fictifs)
Hum… laisse moi y réfléchir…
L’histoire de l’Egypte débute avec la période néolithique baptisée Badarien (vers 4400 av. JC et 3900 av. JC) à la quelle succédèrent diverses phases prédynastiques : Naqada I (ou Amratien 3900 av. JC-3650 av. JC.), Naqada II (ou Gezréen 3650 av. JC-3400 av. JC) et le Naqada III (3400 av. JC-3200 av. JC). Après ces trois époques suit une période confuse pour les archéologues où la vallée du Nil était divisée en petits Etats, dirigés par des chefs locaux qui luttèrent entre eux pour la domination du pays, engendrant le premier « empereur » de l’histoire humaine. Parmi eux on connaît Ka-Hor, fils d’Iry-Hor qui réussit aux alentours de 3207 av. JC à réunir sous son autorité l’ensemble de la Haute Egypte entre Louxor et Amarna. Il se proclama dans sa titulature « Seigneur du fleuve et du désert » et fut le premier à se présenter comme un être de nature divine. Sa capitale était située à Nekhen (plus tard Hiérakonpolis, près d’Edfou), lieu d’origine de sa famille.
Ce fut Ka-Hor qui fit gravé ce que l’on appelle aujourd’hui la « Pierre de Palerme », un bloc de diorite conservé à Palerme où il fit inscrire le nom de ses ancêtres avec le nom de leurs mères (il semble qu’à cette époque le pouvoir se transmettait par voie maternelle) et le niveau atteint chaque années de son règne par la crue du fleuve, montrant par là la faveur du dieu Nil. Parmi ces ancêtres, après un roi sans nom se lit les noms de Ny-Hor, Hat-Hor, Pe-Hor, Hedj-Hor et Iry-Hor, père de Ka-Hor. Ils forment ce que l’on appelle la dynastie 0 qui représente la phase ultime du prédynastique.
Mais parfois même les dieux tombent. Ka-Hor fut victime vers 3187 av. JC d’une conjuration ourdie par Ay, chef de la région d’Hermopolis et qui nous est connu sous le nom de roi Crocodile (du signe animal dont il marquait son nom de règne). Il fit tuer tous les fils de Ka-Hor et le reste de sa maison hormis le dernier né, fils d’une esclave originaire des tribus du Sinaï. Cette dernière réussit à fuir avec son enfant, se cachant dans roseaux, elle décida de confier son fils au fleuve dans une corbeille, dans l’espoir qu’il serait sauvé et recueilli. Elle-même ne tarda pas à être retrouvée et massacrée à son tour.
L’enfant fut recueilli, il grandit et devint adulte. Il prétendit par la suite avoir été recueilli par le jardinier des Dieux qui l’éleva et l’initia aux détails de la vie des dieux, il lui révéla aussi ses origines. Alors qu’il était encore enfant il fut confié à la garde d’un grand scorpion qui le nourrissait et le protégeait. Cette fable inventée par lui cache la réalité. Il fut en fait élevé par des paysans qui avaient reconnu sur lui un bijou marqué du sceau du roi Ka-Hor et comprirent qu’il s’agissait de l’enfant recherché par les hommes d’Ay. Fidèle à l’ancien roi qu’ils croyaient d’essence divine, il élevèrent son enfant et le préparèrent à sa vengeance. La référence aux scorpions vient que cet enfant était très doué pour les capturer sans se faire piquer. Il atteignit ainsi l’âge de 16 ans vers 3172 av. JC et il revendiqua alors son héritage en prenant le nom de Skr-Hor. Avec quelques partisans il entra en secret dans Nekhen, rejoignit le roi Crocodile et le massacra. Certains disent cependant qu’Ay mourut dans l’incendie de son palais.
Skr-Hor fut acclamé roi de Haute Egypte et fut connu comme roi Scorpion, du signe représenté sur son sceau. Il établit sa résidence à Abydos, première capitale fondée spécialement par un souverain. Il se fit fabriquer un trône de diorite décoré du signe du scorpion surmonté d’une étoile, symbole de sa royauté. Comme sceptre il avait une masse d’arme d’apparat. Une masse de calcaire gravée représentant l’image du roi et le signe di scorpion. C’est le seul objet attribué à ce souverain légendaire qui nous soit parvenu. De son règne, qui dura de 3172 av. JC à 3132 av. JC seules quelques tablettes d’ivoires, de bois et d’os, dépassant rarement les deux centimètres, nous sont parvenues. Elles furent découvertes en 1990 à Umm el-Qaab près des ruines de l’antique Abydos par l’archéologie Gunther Dreyer. Elles sont incisées du nom du roi, de la reine ou d’un officier, ainsi que d’un numéro. Elles témoignent de l’idée du roi scorpion de créer une hiérarchie organisée selon un ordre numérique qu’il domine évidemment. Ces objets représentent les plus anciens documents écrits connus de toute l’histoire humaine, même si ils ne racontent pas grand-chose.
Après la fin du roi Crocodile, Skr-Hor eut à affronter une deuxième révolte dirigée par un autre usurpateur qui se présenta comme le vrai héritier de Ka-Hor et le vrai roi Scorpion car il était immunisé contre son poison. Les archéologues le nommèrent roi Scorpion II. Ce dernier établit sa résidence où dans le futur s’élèvera la grand Thèbes. Skr-Hor le défit et démasqua son imposture. Sa soi-disant immunité était une supercherie, il ne se faisait piquer que par des scorpions privés de leur venin. Lorsque l’usurpateur fut en son pouvoir il le punit à subir réellement le poison des scorpions.
Par la suite le roi Scorpion tourna son attention vers la Basse Egypte qu’il entreprit de conquérir. Il prit et incendia sa capitale, Pe, dans le cœur du Delta, et fit effacer les noms des rois prédynastiques de Basse Egypte, qui nous restent inconnus. Au contraire il fit diviniser son père, comme le reste de ses ancêtres et dont il ajouta le nom sur la pierre de Palerme, il devinrent dans la religion traditionnelle les sept Gardiens des Portes de l’Au-Delà. Manéthon les nomme sans le savoir les « Esprits des défunts » tandis que le papyrus de Turin parle d’eux comme des « Esprits qui suivirent Horus ».
Le roi Scorpion ne se contenta pas de ces exploits. Après avoir fondé un royaume égyptien uni il déclara avoir reçu une visite en songe de son père Ka-Hor, gardien de la vie dans l’au-delà, sous la forme d’un oiseau esprit blanc posé sur une main de pierre noire, la main du Destin qui guide les actions des hommes. Ka-Hor lui aurait ordonné d’imposer son autorité sur tous les peuples du monde. Suivant ce projet grandiose il organisa son absence, le pays serait géré par son Grand Vizir Sehen. Il rassembla une nombreuse armée composée surtout de jeunes gens avides de combattre pour lui et partit en campagne en 3163 av. JC. Il dépassa le Sinaï et pénétra en Palestine et en Syrie où il imposa l’obéissance. Il atteignit le grand fleuve Euphrate avec ses alliés sémites, ancêtres des Akkadiens, et leur roi, le géant Humbaba. Ils envahirent la Mésopotamie où ils rencontrèrent les Sumériens qui gardèrent le souvenir de ces ennemis venus d’Occident. Humbaba lui-même deviendra dans leurs légendes un monstre gardien des montagnes syriennes et des cèdres du Liban. Skr-Hor et Humbaba rasèrent la plus importante des cités sumériennes, Shuruppak, qui avait l’hégémonie sur toutes les autres, et ce, malgré que son roi, le savant Ut-Napishtim, lui demanda leur alliance et leur amitié. Ut-Naphistim avait été malheureusement renversé par les siens et emprisonné pour trahison, après la chute de la cité le roi Scorpion le libéra et en fit le seul survivant des habitants de la cité, qui comptait alors près de 10 000 habitants. Le savant souverain assurait avoir été inspiré dans sa démarche par la déesse de l’air Ea, bien que plus probablement il ait écouté son pragmatisme. Il devint le principal astrologue de Skr-Hor et les Egyptiens se souviennent de lui sous le simple nom d’Ut. Son destin généra la légendaire du seul survivant de la grande Shurupak, plus tard devenant le seul survivant d’un Déluge universel dont parle le poème de Gilgamesh.
Après ces exploits le roi Humbaba décida de rentrer dans son Liban, e roi Scorpion l’imita et se prépara au retour. Cependant il du faire face à l’invasion des peuples Gutéi venus des monts Zagros et qui entendaient profiter du vide laisser en Mésopotamie par les Sumériens. Fort des présages favorables déchiffrés par Ut-Napishtim le roi Scorpion les affronta et remporta la victoire. Il les poursuivit dans les hautes terres d’Iran, qui étaient alors plus fertiles et vertes, une fertilité dont le souvient le mythe du jardin d’Eden. Skr-Hor, combattant et conquérant arriva jusque dans l’actuel Turkestan où il défit les peuplades nomades indo-européennes, dont naîtront les futurs Scythes, et leur farouche reine guerrière dont le souvenir nourrira la légende des Amazones. Le roi fut impressionné par la beauté sauvage de cette reine, une fois capturée et mise sous les chaînes il la posséda et la mit enceinte, à la suite de quoi il lui rendit la liberté et son trône. Le fils qu’ils eurent conservera en lui l’audace de son père et prendra par la suite la tête de tous les Indo-européens dans leur marche vers l’Occident où, des siècles plus tard, ils donneront naissances aux peuples hittites, grecs, italiques, celtes, germains, baltes et slaves, nous. Une partie de leurs frères indo-européens situés plus à l’Est ne subirent pas l’oppression du roi Scorpion et restèrent dans cette zone qu’ils repeupleront, donnant naissance, aux Perses, aux Mèdes, aux Aryens et aux Indiens.
Après ces évènements, vers 3157 av. JC le roi décida enfin de rentrer en Egypte, triomphant. Il profita alors de cinq années de paix avant que, de nouveau, un songe paternel ne l’incite à se remettre en marche pour la conquête du monde, dirigeant cette fois son regard vers l’Ouest. Sur les conseils d’Ut-Napishtim il construisit une importante flotte de grands navires de roseaux et osa la traversée de la Grande Verte (la Méditerranée). Il était accompagné par son principal haruspice, Ut-Napishtim et débarqua dans un premier temps dans l’île de Crète où il laissa des hommes pour gouverner en son nom. Ces hommes seront à la base de la future civilisation minoenne, si proche de l’égyptienne. Poursuivant sa route Skr-Hor toucha le cap Matapan dans le Péloponnèse mais préféra continuer vers l’Ouest où il arriva en Sicile. Là il affronta des peuples indigènes de haute taille dont le signe tribal, un grand œil, était tatoué sur leur front et que l’on assimilera plus tard aux Cyclopes. Une fois soumis les peuples siciliens la flotte égyptienne aborda l’île des Shardanas, la Sardaigne, où les tribus locales lui offrirent leur alliance et des tributs. Finalement il aborda les bord d’un grand fleuve dans ce qui est aujourd’hui le Sud de la France. Là Ut-Napishtim lui fit part de funestes présages, il avait lu dans les étoiles qu’en Egypte le vizir Sehen complotait et projetait de s’emparer du trône. Là encore, plus que prophéties il s’agissait surtout de bon sens. Dans tous les cas, après avoir pillé les villages et pris les femmes le roi consentit à faire voile vers l’Orient. Une tempête l’obligea à trouver refuge avec son armée sur le lac Triton. À cette époque ce vaste lac tunisien, véritable miroir d’eau, communiquait encore avec la mer. Ses eaux calmes et marécageuses firent naître le mythe des « eaux des morts » qui délimiteraient le monde. Les Egyptiens réussirent cependant à s’en extraire, après quelques réparations ils purent rentrer dans leur pays aux alentours de 3148 av. JC. Là ils trouvèrent effectivement Sehen en train de soulever le pays. Par châtiment il fut enterré vivant sans rites. Quoiqu’il en soit le roi Scorpion était alors devenu le premier grand explorateur de l’histoire, avant Gilgamesh, avant Ulysse, avant Enée, et avait rapporté avec lui un tel butin et un tel trésor de savoir que cela seul justifiait le culte qu’il lui fut rendu par ses descendants.
Le reste du règne de Skr-Hor se poursuit sans autres grands évènements. Le souverain envoiera d’autres expéditions en direction de la Nubie qui atteignirent la quatrième cataracte. Une autre expédition navale partit en direction du pays de Punt (Somalie) qui fut soumis, de même que sa reine noire légendaire. Il resta quant à lui en Egypte où il devint le premier bâtisseur en faisant sculpter le Sphinx de Gizeh, que plus tard le pharaon Képhren retailla pour lui donner ses traits et affirma être son oeuvre. Quant à Ut-Napishtim, le sage mésopotamien il disparaît un jour sans laisser de traces. Parmi les Egyptiens la légende prit le pas sur la réalité et Ut devint pour eux Toth, le scribe des dieux et le vizir de Râ, dieu du savoir.
Enfin, après avoir épousé une douzaine de femmes et eu de nombreux fils le Roi Scorpion s’éteignit vers 3132 av. JC et fut enterré sur le plateau de Gizeh, dans une chambre funéraire non éloignée du Sphinx. L’emplacement précis reste inconnu mais les relevés au sonar démontre de l’existence historique d’une telle chambre sur le plateau, elle pourrait être restée inviolée. Selon la légende antique celui qui réussirait à atteindre la tombe deviendrait le plus riche des hommes car Skr-Hor aurait été enterré avec ses plus beaux trésors, de l’or et des pierres précieuses rapportées de tous les coins du monde.
À sa mort débuta une période trouble de lutte entre ses fils pour le contrôle exclusif du royaume. Ce ne fut que vers 3126 av. JC que son cinquième fils, Narnh-Hor, conquit Abydos et la Haute Egypte et se fit couronner souverain de toute la vallée du Nil. Il déplaça la capitale plus au Nord à Memphis, cité fondée par lui. Narnh-Hor est parfois appelé Narmer, il abandonna le premier la tradition d’un de règne totémique comme son père l’avait en se faisant appeler roi Scorpion et changea son titre royal en « Seigneur de la Grande Maison », Per-âa qui devint pour nom pharaon, titre que reprirent tous ses successeurs jusqu’aux empereurs romains. Narmer est connu par Manéthon sous le nom de Ménès, le fondateur de l’Egypte et premier pharaon.
Le règne de Narmer sera consacré à la reconstruction de l’empire mondial de son père. Il vit le développement de l’écriture hiéroglyphique qui ne servit plus qu’à nommer les personnes et leurs titres mais aussi à compter, enregistrer les faits et les grands évènements du règne, c’est avec lui que l’Egypte sort de la préhistoire pour entrer dans l’histoire. Cette nouvelle écriture qu’il encouragea fit de lui un véritable immortel. Son nom et ses faits furent inscrits et préservés pour des millénaires. Encore aujourd’hui son nom reste connu par une superbe palette à fard en diorite, découverte à Hiérakonpolis en 1898 et dite « palette de Narmer ». En lisant les inscriptions de ces documents les Egyptiens dans les siècles futurs et Manéthon lui-même le retinrent comme le premier souverain à avoir unifié la Haute et la Basse Egypte et non son père le roi Scorpion.
Mais l’empire de Skr-Hor, premier empire mondial de l’histoire humaine non lui survécut. De fait, dès 3118 av. JC la Mésopotamie fut dévastée par une terrifiante crue qui fit naître le mythe du Déluge et qui interrompit les communications avec la zone et les pays au-delà, les peuples d’Iran et d’Asie centrale en redevinrent immédiatement indépendants. Les destructions apportées par le roi Scorpion et par les eaux furieuses du Tigre et de l’Euphrate furent telles que les populations locales furent convaincues de payer pour quelque péché envers les divinités et qui se retrouva jusque dans la Bible. Cependant les cités sumériennes renaquirent de leurs cendres, redevenues indépendantes et prospères. Elles développèrent indépendamment de l’Egypte leur propre écriture, les mathématiques et l’astronomie, entrant à son tour dans l’histoire. Les courantes tempêtes de la mer firent de même vers l’Occident pour rendre difficile tout contact avec les conquêtes de l’Ouest, elles eurent aussi pour effet de faire naître chez les Egyptiens une méfiance innée pour la mer et la navigation maritime, préférant rester sur leur fleuve. La mémoire des peuples tributaires d’Outremer se perdit aussi.
Cependant l’âge des légendes et des mythes a fait désormais place à celui de l’histoire. Et celle du roi Scorpion nous montre combien nous sommes ses descendants redevables. Il a fait naître le monde tel que nous allions le connaître plus tard. Ses triomphes sont nos mythes et sont entrés dans le subconscient des civilisations humaines. Il est allé dans toutes les contrées connues et inconnues mais l’absence d’écriture empêcha que ses exploits soient notés et immortalisés, ses faits furent oubliés ou rangés dans le domaine des légendes. Comme il l’avait désiré en son temps il est devenu un être divin de légendes, vénéré par son peuple mais ses exploits humains lui furent dérobés par son fils. Sic transit gloria mundi…
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Filobeche ajouta à cela ses propres considérations :
Cette uchronie me rappelle que les peuples que nous considérons comme primitifs ne l’étaient pas tant que ça. Personne aujourd’hui ne serait assez habile pour tailler une pointe de flèche et malgré toutes nos théories et désirs nous ne serons jamais capables d’atteindre les étoiles, même les plus proches.
Et puis, qui dis qu’il n’y avait pas une certaine sorte d’écriture ?
Si l’Egypte n’avait pas été située dans une zone aussi bien connue et étudiée que la vallée du Nil qu’aurions nous dit des hiéroglyphes ? Les aurions nous immédiatement reconnus comme des signes ? Et l’écriture cunéiforme des Sumériens ? Elle aurait pu passer pour un système de compte vu sa destination mathématique avant de développer une littérature. Sans même parler des quipus des Andes ! Durant des siècles ces séries de cordelettes avec des nœuds firent office d’archives, rapportant non seulement les chiffres mais les idées aussi. Qui sait combien d’empire de l’âge de pierre sont apparus et sont tombés dans que nous ne suspections.
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Terminons la danse avec cette proposition de Sandro Degiani :
Pour moi, la seule histoire qui me vient à l’esprit est la légende du marchand errant (que je viens d’inventer).
En l’an 2737 av. JC un riche marchand avait accumulé après seulement trois voyage une telle fortune qu’il aurait pu se retirer et vivre de son bien le reste de sa vie. Mais il était encore jeune, il aimait voyager et découvrir de nouveaux lieux et de nouvelles gens. Il aimait être au centre de l’attention sur les marchés quand il rapportait de pays inconnus des marchandises rares et exotiques. Il se repaîtrait de la diversité des lieux, des coutumes et des personnes, il n’avait aucune envie de réduire son vaste monde à une villa perdue dans les vignes, passant le reste de sa vie à manger et à boire en attendant a mort.
Mais à sa naissance l’oracle avait prédit qu’il ferait six voyages et qu’ensuite sa vie serait finie. Il lui restait donc trois voyages à accomplir. Il décida donc que ces trois voyages seraient les plus longs et les plus audacieux que les dieux aient jamais vus, et il marcha vers son destin.
Il alla en Nubie d’où il emporta de l’or, des joyaux, des animaux exotiques et se dirigea vers les landes désolées de l’extrême Nord où le soleil ne se couche jamais. Il y fit le plein d’ivoire d’animaux fantastiques, de peaux douces et chaudes et redescendit à travers l’immense continent, à travers les forêts peuplées d’ours et de loups jusqu’aux déserts d’Anatolie. Il parcouru la route de la soie ver Samarcande et au-delà encore à l’Est jusqu’au Cathay et à l’océan sans fins. Puis il prit la direction du Sud le long d’une côte peuplée de mille gens différents et arriva finalement en Inde puis en Arabie avant d’arriver chez lui. Ce fut son premier voyage.
J’imaginerais plus tard les deux autres voyages, il en sortira une saga dans le genre du poème de Gilgamesh…
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À partir de cette date l’histoire modifiée rejoint notre histoire avec des différences ultérieures anecdotiques.