de Porquoi pas?
Voici l’idée de base : l’historien antique Jordanès nous a laissé une relation de l’épisode de la vie d’Attila. Il nous mentionne notamment les relations amicales du jeune Attila avec le jeune romain Flavius Aetius. Ce dernier était otage à la cour du roi des Huns mais retourna ensuite à Rome où il devint le fameux patrice, le « dernier des Romains » et meurt assassiné de la main de l’empereur Valentinien III. Dans cette histoire au contraire Aetius est contraint de rester parmi les Huns suite à la disgrâce de sa famille auprès de l’empereur. Aetius, exilé et menacé de mort s’installe alors parmi le clan de son ami Attila. L’amitié entre les deux hommes se poursuit, Attila enseigne à Aetius l’art militaire des Huns et une toute nouvelle vision du monde, non plus centrée sur la supériorité romaine. En échange il influe durablement sur Attila en l’initiant à la politique et à la culture romaine, en le romanisant mais sans le pacifier. Entre autres choses Attila a compris et envié la toute puissance de l’empereur de Rome. Notre histoire débute en 433.
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433 : le roi des Huns, Rua, décide de diviser son empire entre ses deux neveux, Attila é Bléda. Ce dernier obtient la part la plus orientale et attaque peu après l’empire romain d’Orient, rapportant un important butin. De son côté Attila, aidé de son fidèle lieutenant Flavius Aetius entreprend de rassembler une grande coalition de peuples germains soumis.
438 : publication du Code de Théodose II.
439 : Genséric, roi des Vandales, prend et détruit la capitale de l’Afrique, Carthage. Fin de l’Afrique romaine, naissance du premier royaume barbare totalement indépendant des Romains.
440 : Bléda triomphe sur l’empire d’Orient, il leur impose de payer le double du tribut déjà demandé et impose à Constantinople de renoncer à son alliance avec tout autres peuple barbare. La même année Genséric et l’empereur d’Occident Valentinien III signent la paix. L’empire reconnaît l’indépendance des Vandales, ceux-ci obtiennent en plus la Sicile et la Maurétanie.
443 : les Burgondes sont anéantis par la horde de Huns d’Attila. Le roi les empêchent de migrer plus au Sud et les contraint à entrer dans sa confédération de peuples. Tous les Germains sont soumis.
444 : Attila fait assassiner son frère Bléda et prend possession de ses terres et de sa horde. Unique roi des Huns Attila est prêt à faire la guerre aux Romains. À ses côtés Flavius Aetius lui conseille de ne pas attaquer Constantinople comme le roi le prévoyait mais de se tourner vers une proie aussi riche et plus facile, l’empire d’Occident, avec qui le Romain à une dette de sang. À ce moment l’empire hunnique s’étend déjà du Rhin aux plaines de l’Est.
De 444 à 449 Attila prépare la guerre contre les Romains avec l’aide d’Aetius. Ce dernier le convainc de doter les Huns d’institutions basées sur la horde nomade, confiée à un général magistrat nommé par le roi. Attila renforce son armée avec des auxiliaires germains vaincus qui sont armés à la fois comme des Romains et des Germains. De plus pendants ces quelques années il reçoit les tributs de l’Orient et de l’Occident inconscient du péril et peut ainsi dépenser sans compter.
449 : Honoria, sœur de l’empereur Valentinien III, espérant conquérir le pouvoir contre son frère, propose à Attila de l’épouser et lui envoie même un anneau de fiançailles. Attila accepte cette occasion inespérée mais demande toute la Gaule comme dot. Quand Valentinien III apprend la trahison de sa sœur il la fait arrêter.
450 : Attila déclare la guerre à l’empire d’Occident après ses fiançailles rompues. Immédiatement il lance deux grandes hordes. L’une est commandée par Attila lui-même et l’autre par Aetius. Attila ravage les terres et défait les armées alors que l’armée d’Aetius, moins mobile est destinée à assiéger et prendre les villes qui résistent sur le passage. Les Huns avancent comme le vent et les Romains, pris de panique ne savent pas à qui confier les pauvres troupes à leur disposition. Constantinople refuse d’aider Ravenne. Finalement les Romains et leurs alliés Wisigoths rassemblent une armée sous les ordres du préfet Avitus et du roi Théodoric mais ils sont anéantis près d’Orléans. Au même moment Aetius capture Paris mais lui fait grâce sur demande de Saint Geneviève. Il en fait le centre du pouvoir hun en Gaule. La même année l’empereur d’Orient Théodose II meurt et laisse son trône à Marcien.
451 : les hors hunniques ont désormais conquis l’ensemble des Gaules, Massilia se rend en dernier. Valentinien III demande humblement la paix et accepte même me mariage d’Honoria à Attila dans les conditions demandées, mais il est trop tard : Attila, conseillé par Aetius, veut en finir et il attaque l’Italie.
452 : Attila et sa horde prennent et détruisent Aquiléia (dont les habitants se réfugient dans une lagune proche et fondent Venise). De son côté Aetius avance depuis la Ligurie. La guerre est facile, l’Italie est sans défenses, Attila se précipite vers le Sud alors qu’Aetius assiège Ravenne. La capitale impériale est prise après un long siège qui a vu Aetius commencer à assiéger les marais qui protégeaient la ville. Valentinien, espérant avoir la vie sauve offre le trône à Aetius mais ce dernier le livre à ses Huns qui le taillent en pièces sans trop discuter. Aetius envoie alors les insignes impériaux à Attila, ce dernier, en tant qu’époux de la sœur de l’empereur défunt, se proclame empereur des Romains et roi des Huns, Pater Patriae et Europae Orbator. Constantinople refuse de reconnaître le nouveau souverain et appelle les Romains à la révolte. En Italie même Attila reçoit l’ambassade du pape Léon I de Rome venu le supplier d’épargner sa ville. Attila le reçoit pacifiquement et lui annonce le début de son règne et lui promet protection, le pape se serait alors agenouiller pour lui baiser les pieds en signe de reconnaissance. Quelques jours plus tard le nouvel empereur barbare entre triomphalement à Rome, accompagné de Flavius Aetius, préfet de Rome et patrice des Romains. (dans les faits Attila était probablement assez romanisé pour une telle attitude, son image de barbare asiatique étant en grande partie héritée du souvenir de Gengis Khan, huit siècles plus tard). Pour les Romains il est désormais clair que l’empire a changé de visage, ils considèrent que l’Occident est devenu un empire romano barbare. Attila le hun a accompli le rêve des grands barbares Stilicon et Alaric, devenus plus Romains que les Romains mais toujours rejetés comme barbares et inaptes à gouverner. Mais les traditions comme les hommes s’écroulent face à l’épée du Fléau de Dieu.
453 : Attila ne se repose pas sur ses lauriers. Désormais il est empereur de mille peuples et en tant que tel il n’accepte pas que certains peuples lui résistent. Il veut restaurer l’empire d’Occident pour sa gloire. Comme les empereurs soldats d’antan il prend la tête de ses troupes pour soumettre les Wisigoths. Flavius Aetius lui s’installe à Milan d’où il gouverne l’empire au nom d’Attila et organise le nouvel Etat. Il sera le père du Code flavien qui interdit notamment aux Romains, peuple vaincu mais civilisé, de porter les armes ou de posséder des chevaux. La noblesse romaine est invitée à intégrer le clergé ou l’administration, travaux indignes d’un vrai Hun. Ces derniers forment le cœur de l’armée et reçoivent le droit illimité de se déplacer avec leur horde dans l’empire où ils forment une aristocratie nomade. La horde hunnique est reconnue comme une division administrative basée sur le sang. Les traditions et lois hunniques sont mises par écrit et deviennent le droit impérial supérieur au droit romain. Les peuples germains soumis reçoivent des foedus leur permettant de s’installer dans l’empire, leurs rois deviennent des praefectus gentis de l’empereur et officiellement membres de l’administration impériale. Les Burgondes sont installés en Provence et sur le Rhône, les Francs reçoivent le Nord des Gaules et une partie de la Germanie où ils voisinent le peuple alaman. Le centre des Gaules est donné au peuple « gallo-romain » dirigé par le dux Syagrius. Tous ces peuples conservent leurs lois. Ces différents peuples servent de base à la constitution de nouvelles provinces. À côté de l’empire romain Aetius distingue le domaine réservé exclusivement aux Huns dans le Centre de l’Europe jusqu’aux plaines de l’Est, ce domaine est différencié de l’Etat romain et ne pourra pas être annexé ou divisé. Ce domaine est bientôt appelé le Patrimoine Hunnique. Le droit hun est le seul à y être valable, il est interdit d’y installer des cités, les Huns en sont les seigneurs. Attila approuve cette construction.
454 : Aetius se rend en Rhétie pour contrer une conjuration du préfet des Gépides Ardéric, corrompu par l’or de Constantinople. De plus la route du trône impérial étant désormais ouverte aux barbares tous les rois soumis rêvent d’y accéder. Ardéric est vaincu et selon la tradition hun il fait massacrer tous les hommes adultes du peuple gépide, les femmes et les enfants étant donnés comme butin aux Huns et alliés germains. La leçon est apprise, il n’y a qu’un seul chef.
455 : Attila prend Séville et l’incendie. Le dernier roi des Wisigoths se rend et est exécuté. Un praefectus gentis soumis est installé en Espagne avec le peuple wisigoth fédéré. Cependant l’un des fils du roi réussira à s’enfuir avec des fidèles et fondera un petit royaume goth dans le Nord de l’Espagne aux cotés des restes du royaume des Suèves et des peuples basques. Attila se désintéresse de l’Espagne et tourne désormais sa colère contre les Vandales d’Afrique. Son empire est sans défense contre les attaques maritimes des Vandales et son indépendance est insupportable. Attila déclare la guerre aux Vandales et ordonne à Aetius de construire une flotte (où les Romains peuvent servir) alors que lui-même passe le détroit de Gibraltar. La guerre vandale sera longue, difficile, meurtrière, les Vandales sont de très bons guerriers et la guerre devient bientôt une campagne d’extermination. Finalement en 459 Attila s’empare de Carthage, dernière place forte vandale qui est alors abandonnée. L’Afrique brûlée et ruinée ne retrouvera plus sa légendaire richesse. Sur les ruines des cités les peuples berbères reprennent leurs droits.
456 : le général alain Aspar renverse l’empereur d’Orient Marcien et impose à sa place l’empereur Léon I. Après 459 l’Occident est soumis à une paix de terreur, les peuples germains et goths installés dans l’empire obéissent et respectent les population romaines de peur des représailles hunniques. Durant les 4 années de vie restant à Attila ce dernier parcourt l’empire et pacifie à sa manière toutes les provinces. Il ne retournera jamais à Rome et ne reverra plus son vieux complice Aetius qui gouverne avec sa confiance. Ce dernier est préoccupé désormais par les relations problématiques avec l’empire d’Orient et le problème religieux. En effet Attila est resté païen et refuse de se convertir, il n’est pas hostile au christianisme, dont il sait reconnaître l’aide dans le contrôle de l’empire mais il le considère comme une religion de peuples vaincus et interdit aux Huns de s’y convertir. En Orient les Romains continuent de refuser de reconnaître le pouvoir de celui qu’ils appellent un animal vêtu de pourpre par un traître. Constantinople se prépare à la guerre.
463 : décès de l’empereur Attila le terrible alors que la guerre contre l’Orient est sur le point d’éclater. Son ami Flavius Aetius porte son deuil mais conserve le pouvoir et fait reconnaître empereur par tous le fils aîné d’Attila, Ellac. Certains disent qu’Attila a été empoisonné par les Byzantins, ce que reprend l’empereur Ellac. Ce dernier est un bon guerrier mais un mauvais administrateur et laisse le gouvernement à Aetius. Selon les volontés de l’empereur défunt Attila sera enterré dans un lieu inconnu de l’empire, sous le cours d’un fleuve détourné, sa tombe n’a jamais été
retrouvée.
464 : début de la guerre contre Byzance. Aetius tente un débarquement directement en Grèce mais échoue, l’essentiel des combats ont lieu en Moesie. Mais la situation intérieure est préoccupante, l’empereur Ellac n’est pas accepté par tous, notamment des Romains, ceux-ci voulaient comme empereur un fils sang-mêlé d’Honoria, Attila le jeune. En Germanie les Alains se révoltent et leur roi se proclame empereur, en Espagne une petite révolte wisigothique est vite réprimée. Aetius est occupé sur le front grec avec l’empereur et charge le patrice Oreste de lutter contre les rebelles. Il s’allie aussi avec Honoria et charge son fils de lutter contre les Alains avec sa propre horde.
465 : bataille de la rivière Nedao, Aetius remporte une victoire éclatante sur les Byzantins mais est gravement blessé au cours de la bataille. La blessure est mal soignée et bientôt Aetius entre dans une longue agonie qui lui laisse le temps de négocier la paix. Sa victoire a permis à Ellac de pénétrer en Macédoine et en Thrace, menaçant Constantinople. En conséquence l’empereur Léon I se reconnaît vassal de l’Occident et paye tribut. L’Epire et l’Illyrie sont annexés à l’empire romano hunnique. La paix faite Aetius abandonne la vie et l’empire. L’empereur Ellac lui fera construire un gigantesque tumulus par des esclaves grecs qui seront sacrifiés par la suite. Suivant les conseils du mourrant l’empereur a confié la préfecture de la ville au patrice Oreste mais ce dernier se montre vite trop indépendant et l’impératrice Honoria continue de comploter contre lui. De plus Ellac se méfie des ambitions d’Attila le jeune, vainqueur des Alains. Mais ce dernier n’est pas hostile à son frère et pour preuve de sa bonne foi viendra seul et sans armes dans la horde de son frère pour lui présenter ses respects. Ellac l’exile avec sa horde dans le Patrimoine hunnique, loin de ses partisans romains pour apprendre à être un vrai hun, mais il le laisse vivant.
467 : le pouvoir d’Ellac, qui n’est plus modéré par Aetius évolue toujours plus vers la tyrannie et la paranoïa. Il décide de se débarrasser des gêneurs et envoie des assassins en finir avec Oreste, Honoria et Attila. Oreste réussit cependant à échapper aux assassins et Attila parvient à les tuer lui-même, seule Honoria est éliminée dans son palais fortifié de Pannonie. Attila le jeune, fou de douleur lorsqu’il apprend la mort de sa mort se proclame empereur et entame la guerre contre son frère.
468 : bataille de Trêves, l’empereur Ellac est vaincu par la horde d’Attila II. Ellac est massacré le soir même par sa garde, honteuse de cette défaite. Attila II reste le seul et unique empereur mais il devra encore combattre jusqu’en 469 la coalition des 20 fils d’Ellac pour être reconnu par tous empereur des Romains et roi des Huns. Attila II représente une rupture, il est chrétien par sa mère et autorise la christianisation des Huns qui durera pendant plusieurs décennies. Il représente aussi une période de paix générale malgré quelques expéditions dans les confins hunniques et les chez les peuples soumis. C’est aussi un hun éduqué dans la culture classique, il se fait appelé par les Romains Attale. Oreste, qui la soutenu, reprend sa charge de Préfet de la Ville. Son règne marque une période de romanisation croissante des Germains et Goths dans une culture syncrétique romano barbare. Il réussit à maintenir l’équilibre entre les différents peuples sous suprématie hunnique, une certaine prospérité commence à revenir dans les campagnes. Rome voit s’édifier de nouveaux monuments (Arc d’Attale, colonne d’Attila) et devient un centre culturel et religieux destiné aux cérémonies impériales et chrétiennes, une vraie « ville musée » où seuls le Latran et le Vatican font figure de quartiers vivants et populaires. Milan devient la véritable capitale impériale.
471 : Léon I fait assassiner le général Aspar, coupable selon lui de l’humiliation subie dans la guerre contre les Huns. Dans les faits une sorte de guerre froide s’installe entre les deux empires.
472 : tentative de coup d’Etat dirigé par le général germain Ricimer à Milan. La conjuration est réprimée par la garde prétorienne hunnique. En punition Ricimer est torturé publiquement et sa peau sera traitée pour servir de parchemin pour les édits d’Attila II (qui bien que cultivé garde suffisamment de culture hunnique pour ne pas se laisser faire).
474 : à la mort de l’empereur Léon I c’est Zénon qui monte sur le trône de Constantinople.
475 : mort prématurée de Attila II. Il laisse le trône à ses deux fils, Carkkash et Grontus qui deviennent co-empereurs. Bien évidemment cette décision va à l’encontre de la logique hunnique qui mène inévitablement à une guerre civile. La même année le préfet Euric des Wisigoths profitent de la mort de l’empereur pour renégocier le foedus de son peuple. Son domaine est étendu à l’ensemble de la péninsule espagnole et son tribut est réduit. Des traités similaires sont signés avec les peuples jusque là oubliés, les Suèves, les Bretons et les Maures.
476 : le roi Skyre Odoacre obtient à son tour le statut de roi fédéré et installe son peuple en Illyrie.
477 : Coup d’Etat d’Oreste. Pour mettre fin à la guerre civile il convainc les empereurs Carkkash et Grontus de se rencontrer pour des négociations, il en profite pour les faire assassiner. Oreste prend le titre de Magister Militum (maître des soldats) mais donne le diadème impérial à son jeune fils Flavius Romulus qui est à moitié Hun et membre de la famille impériale (Oreste a épousé une sœur d’Attila II). L’ancien Préfet de la Ville fait preuve de suffisamment de force et d’astuce pour faire reconnaître par tous, et surtout par les Huns, le nouvel empereur de 15 ans, sous la régence de son père.
480 : tentative d’usurpation à Rome, le noble Julius Népos tente de soulever la population romaine d’Italie contre les barbares mais n’est pas suivi. Il tente de fuir mais sera pris et exécuté là encore d’une manière des plus désagréable. Il est le dernier romain à revendiquer la pourpre impériale.
481 : mort du préfet des Francs Childéric I, son fils Clovis lui succède et se rend à Milan pour recevoir ses insignes de pouvoir des mains de l’empereur.
482 : décès du régent de l’empire Oreste, l’empereur Romulus a 20 ans et gouverne désormais seul. Il entame une campagne militaire contre quelques révoltés où la cavalerie hunnique montre encore une fois qu’elle n’a perdu ni sa force, ni sa cruauté. Cependant en Orient Constantinople recommence à se montrer insolent. La guerre contres les Alamans rebelles voit naître une réelle amitié entre l’empereur et le roi fédéré Clovis qui est bientôt nommé patrice et réside à la cour de Milan.
486 : en récompense de ses services au cour de la guerre alamane Clovis reçoit la possession du territoire gallo-romain du Sud de la Loire pour les Francs (le préfet Syagrius proteste de cette décision et y laisse la tête). La même année décède Sidoine Apollinaire, historien officiel de la horde impériale au cours d’une expédition punitive de l’empereur à l’Est de la Vistule dans le Patrimoine hunnique.
488 : l’empereur byzantin Zénon passe un accord avec le roi des Ostrogoths Théodoric. Il lui promet de le reconnaître roi d’Illyrie et de Pannonie s’il envahit l’empire occidental. Début de la guerre ostrogotico-hunnique. Devant l’attaque surprise les Skyres d’Odoacre sont bousculés et Théodoric pénètre en Italie, Romulus doit évacuer Milan, Ravenne est prise, Rome est délaissée car elle ne représente pas un objectif militaire. De son côté Zénon envahit le Patrimoine mais son armée est décimée par les hordes hunniques gardant les frontières et attaquant la nuit.
489 : Théodoric poursuit l’empereur Romulus et pénètre dans les Gaules, il est arrêté par Clovis, nommé magister militum, lors de la bataille d’Arles. L’empereur trouve refuge à Paris où il prépare des troupes fraîches.
491 : l’empereur de Byzance Zénon meurt au cour de sa tentative d’envahir la Moesie. Son armée donne le trône au vieux général Anastase, Constantinople se retire de la guerre. En Britannie débute la conquête saxonne contre les peuples bretons de l’île, mais personne ne s’en préoccupe sur le continent.
493 : les dernières troupes skyres d’Odoacre sont vaincues en Pannonie, le roi lui-même trouve la mort. Théodoric poursuit ses efforts pour pénétrer en Gaule et en Germanie les Alamans se révoltent de nouveau et leur roi se proclame empereur, ils incendient Trêves.
494 : bataille de Milan. Clovis et l’empereur Romulus reprennent l’offensive en Italie et chasse Théodoric de la capitale. Théodoric se replie avec sagesse sur l’Illyrie, il n’est plus soutenu par Byzance, et préfère négocier tant qu’il reste fort. Romulus le reconnaît roi d’Illyrie et de Pannonie totalement indépendant à condition que Théodoric rompe ses liens avec Byzance. Le royaume des Ostrogoths forme désormais un Etat-tampon avec Constantinople. L’empire perd des territoires mais sort plus sûr de cette guerre.
495 : l’empereur Romulus nomme Clovis césar et héritier de l’empire, mais Clovis, qui était païen, doit se convertir au christianisme.
496 : bataille de Tolbiac, Clovis met fin à l’usurpation alamane. Romulus se réinstalle à Milan où il lance un vaste programme de reconstruction qui s’étend à l’ensemble de l’Italie. Des forts sont construits sur la frontière ostrogothique. Il passe les années suivantes dans son palais de Milan à gérer et reconstruire l’empire, transformant sa horde en véritable cour impériale. Partout dans l’empire des seigneurs huns s’installent et maintiennent l’ordre avec leurs hordes semi nomades (sauf dans les cités qui leur est interdit de toucher). Dans ces quelques années on voit fleurir un véritable art romano hunnique, on voit apparaître en littérature le style cavalier qui met en avant le modèle du noble et simple cavalier nomade opposé au faible et corrompu homme soumis des villes.
497 : paix de Split (capitale du royaume ostrogothique). Sur médiation de Théodoric Romulus et Anastase signent la paix, Constantinople reconnaît enfin la dynastie hunnique comme légitime. En compensation Romulus rétrocède aux Byzantins la Moesie et l’Epire.
500 : Arthur, roi des Bretons défait les envahisseurs Saxons à la bataille de Mount Badon. Il veut faire reconnaître son hégémonie en envoyant une ambassade menée par Lancelot à Paris auprès du césar Clovis qui le reçoit avec faste.
501 : Romulus reconnaît Arthur comme préfet des Bretons et vassal et lui envoie les insignes de son pouvoir. Le retour théorique de la Britannie dans l’empire est fêté comme un signe de la restauration du pouvoir impérial.
502 : l’empereur Romulus fait mettre par écrit les lois des Huns pour un code séparé destiné au Patrimoine. La population du Patrimoine grandit mais reste soumise à la grande aristocratie hunnique vivant en clans semi nomades, ces derniers sont hostiles à l’intervention impériale et sont fiers de leur autonomie. La même année apparaissent les barbares Bulgares qui envahissent la Thrace et la Macédoine byzantine. Quelques groupes pénètrent aussi dans le Patrimoine mais sont vite repoussés par les hordes des frontières.
506 : révolte wisigothique d’Espagne, Alaric II, roi et préfet des Wisigoths se proclame empereur. Le césar Clovis, qui se fait désormais appelé Ludovicus Augustus, le tue de sa main au cours de la bataille de Vouillé. Les Wisigoths perdent leur statut de fédérés pour celui de peuple soumis et doivent payer tribut, ils sont aussi expulser d’Aquitaine, c’est la fin de l’influence wisigothique dans l’empire. Clovis s’installe définitivement à Paris qui devient la seconde capitale de l’empire.
507 : Romulus concède aux Francs le code salien, code des lois franques élevé au rang de droit supérieur aux autres avec le droit hunnique et le droit romain. La faveur des Francs auprès de l’empereur a fait de ces derniers ses plus fidèles auxiliaires mais provoque aussi des tensions avec les autres peuples et surtout avec les Huns, jaloux et offensés.
508 : début d’une période de réchauffement des relations avec Constantinople, l’empereur Anastase signe un traité commercial avec l’Occident, mais le peuple byzantin reste hostile à l’empire des barbares.
511 : décès de l’empereur Flavius Romulus à 49 ans. Il ne laisse pas d’héritier direct et la pourpre devrait passer à Clovis mais ce dernier est mort lui aussi quelques mois plus tôt. Romulus désigne donc avant de mourir le fils préféré de Clovis, Clotaire comme empereur des Romains, roi des Huns et des Francs. De plus Clotaire est lui-même neveu de Romulus et donc en partie Hun). Les frères du nouvel empereur, Thierry, Clodomir et Childebert reçoivent des domaines autonomes dans les terres du Patrimoine pour acheter leur fidélité. Les clans aristocratiques du Patrimoine sont scandalisés par cette violation des traités, d’autant plus que les nouveaux princes fondent des cités et encouragent les Francs à s’y installer. Dans le même temps Clotaire réintroduit de nouvelles monnaies d’or, qui avaient disparues depuis un demi-siècle. À la même période le latin cesse d’être parlé dans les provinces de l’empire au profit de langues dérivées et de dialectes barbares.
514 : sécession de la Britannie, le préfet des Bretons, Arthur, périt au cours de la bataille l’opposant à son rival (et fils) Mordred. L’île retombe durablement dans l’anarchie et subit de nouvelles invasions saxonnes. L’armée impériale n’intervient pas dans ces affaires internes et se contente de garder quelques forts stratégiques sur la côte méridionale. Cependant Clotaire pour se couvrir de gloire décide d’intervenir dans l’île et prépare activement cette expédition.
515 : rébellion des Huns dans la principauté de Thierry. Les Huns s’opposent aux ordres du prince qui voulait limiter leurs privilèges et leur nomadisme. Les Huns réagissent enfin face à l’insolence croissante des Romains et des Francs.
516 : la révolte dans le Patrimoine commence à s’étendre et Clotaire se voit contraint de détourner son armée de la Britannie qui est dé lors totalement oublié.
518 : l’empereur Justin monte sur le trône de Constantinople, il retourne à une politique d’hostilité envers les Huns.
520 : dans le Patrimoine hunnique la révolte est désormais généralisée. Le prince Thierry a été massacré par sa propre garde, Clodomir s’est alors enfui à la cour de Milan pour demander de l’aide à son impérial frère. Clotaire est alors occupé par des troubles dans le pays burgonde et par des préparatifs trop longs. L’année suivante Childebert et son armée personnelle sont vaincus. L’empire a quasiment perdu tout contrôle sur les terres des Huns.
521 : les chefs de clan huns se réunissent et élisent l’un des leurs roi des Huns sous le nom d’Attila III. L’usurpateur proclame la séparation des empires romain et hun. Avec ses hommes il parcourt le Patrimoine en massacrant les paysans et brûlant les cités parmi lequel le grand palais impérial de Vindobona.
522 : Childebert, frère vaincu de l’empereur, chassé de ses terre s’installe à Paris où il est nommé par Clotaire césar, il est chargé de réunir une grande armée de Francs, de Goths et de Burgondes contres les Huns rebelles. De son côté Clotaire se met aussi en marche et laisse la gestion de l’empire au Préfet de la Ville Boèce (qui en profite pour assouplir les lois de ségrégation envers les Romains).
524 : bataille de Vindobona. L’armée impériale défait une horde rebelle laissée en en arrière garde pendant que le gros des troupes est parti combattre Childebert. Ce dernier remporte une victoire mitigée, son armée a subie plus de pertes et ne peut poursuivre les rebelles dans les plaines. Les chefs de clan ordonnent l’exécution de Attila III, coupable d’avoir été vaincu et élisent roi le chef de horde Ebarse, qui prépare la contre-attaque. En Gaule le préfet des Burgondes, Gondemar profite de l’éloignement de l’empereur pour agrandir ses domaines.
526 : mort du roi d’Illyrie et Pannonie Théodoric. Son petit-fils Athalaric lui succède sous régence de sa mère Amalasonte. La même année la horde reconstituée des rebelles d’Ebarse lance une attaque surprise et par sa grande vitesse passe le Rhin avant que l’armée de l’empereur réagisse. La brutalité hunnique s’exprime de nouveau sans frein, Paris est prise par surprise et brûlée, le césar Childebert est capturé et massacré. Ebarse renonce officiellement au christianisme et revient à la religion chamanique des Huns, il devient Ebarse l’apostat.
527 : à sa mort Justin désigne Justinien comme nouvel empereur de Constantinople. En Occident, Clotaire et son armée atteignent enfin Paris où ils ne trouvent que des ruines, les rebelles d’Ebarse sont déjà loin et continuent à ravager les terres franques. Clotaire épuise ses troupes à le poursuivre. Des bandes de cavaliers huns déchaînés parcourent l’empire en pillant et brûlant.
528 : après une année de campagne il semble que Clotaire est rétablit son autorité sur la plus grande partie de l’empire mais Ebarse et sa horde se sont retirés dans les plaines immenses de l’Est du Patrimoine et lui échappent toujours.
531 : l’armée impériale en campagne dans le Patrimoine se laisse surprendre de nuit près de la Vistule par la horde d’Ebarse qui attaque aussi avec des auxiliaires slaves. Les troupes de Clotaire sont massacrées sans pitié. Clotaire réussit pourtant à s’enfuit avec un groupe de Francs fidèles et trouve refuge à Milan. Mais sa situation est critique, il a perdu ses meilleures troupes gothiques et germaines et il a perdu la fidélité de l’aristocratie hunnique qui ne supporte par l’idée d’un chef lâche. Des bruits de guerre et de révoltes se répandent bientôt dans les provinces.
532 : dans le royaume ostrogoth d’Illyrie la régente Amalasonte prend le pouvoir et conquiert Split. Mais dans le même temps les confins de son royaume sont mises à sac par les incursions des nomades slaves. L’aristocratie ostrogothique demande aide et protection à Byzance alors que Clotaire soutient la régente. Justinien prend prétexte de cette demande pour attaquer l’Illyrie, début de la guerre gothique.
534 : révolte du roi et préfet des Burgondes Gondemar qui se proclame empereur à son tour, le troisième avec Clotaire et Ebarse. Les défaites répétées de Clotaire lui ont fait perdre le soutien des rois fédérés et autre chefs de clans, militairement il ne contrôle plus que Milan et ses alentours ainsi que le pays des Francs en Gaule, qui restent fidèles et maintiennent l’ordre par la terreur. De son côté Ebarse a cependant perdu beaucoup de temps à imposer définitivement son pouvoir sur les autres chefs de clans huns (en coupant quelques têtes) et les troupes de Clotaire gardent efficacement les cols des Alpes.
Profitant de ce chaos en Occident Justinien en profite pour attaquer l’empire barbare sans même donner de prétexte. Son général préféré, Bélisaire est envoyé en Afrique où il n’a pas de difficultés à défaire les quelques garnisons impériales et tribus berbères fédérées. L’Afrique est perdue pour l’Occident.
535 : assassinat d’Amalasonte par Théodat qui prend le pouvoir. Cela n’arrange pas les plans de Justinien qui doit abandonner le prétexte de la lutte contre la régente et proclame l’annexion de l’Illyrie à l’empire, Split est prise et saccagée. Au même moment Bélisaire débarque en Sicile et peu après en Italie du Sud. Clotaire réagit en réunissant une armée composée de Romains, abolissant l’interdiction de porter les armes pour ces derniers. Dans le Nord les peuples fédérés des Alamans et des Thuringiens se révoltent et proclament leurs propres empereurs. De son côté Ebarse attaque les terres des Francs.
536 : en Illyrie, le nouveau roi ostrogoth Vitigès doit fuir auprès de Clotaire à Milan face à l’avancée de troupes byzantines. Bélisaire assiège Rome, les premières troupes byzantines débarquent à Ravenne, Gondemar prend Lyon et Ebarse est de retour à Paris, enfin en Espagne le peuple wisigoth se rebelle de nouveau.
537 : Rome se rend à Bélisaire en échange de sa protection, la ville n’est pas pillée et le pape se soumet à Justinien. Clotaire est encerclé dans le Milanais.
538 : siège de Milan par les Byzantins, Clotaire est enfermé dans sa capitale et les principales cités fidèles comme Séville, Trêves ou Toulouse sont aussi attaquées. Les hordes hunniques d’Ebarse descendent vers le Sud où elles s’unissent avec les Burgondes (Ebarse a de manière astucieuse envoyé Gondemar auprès de ses ancêtres et installé un roi fédéré allié) et avec les Alamans. Dans les Balkans Justinien prend la tête d’une armée et entre sans combats dans le Patrimoine, occupant la Dacie, il prend le titre de « Nouveau Trajan ».
539 : Chute de Milan, la cité est prise et détruite par Bélisaire, toute l’Italie est occupée mais Clotaire lui-même est parvenu à s’enfuir par un souterrain secret avec une poignée de fidèles romains et francs. L’empereur n’a plus aucunes troupes à sa disposition et doit fuir le plus loin possible. Il arrive quelques semaines après avec une dizaine d’hommes, vêtu en moine, dans la horde d’Ebarse pour se mettre sous sa protection. Les alliés germains d’Ebarse réclament sa tête mais ce dernier lui accorde sa bienveillance.
540 : conférence d’Arles, Clotaire fait la paix avec Ebarse. Ce dernier est nommé patrice et Magister Militum. Clotaire reste empereur et conserve sa couronne des Francs mais doit reconnaître à Ebarse le titre de co-empereur et roi des Huns. Les rois des Burgondes, des Alamans et des autres peuples révoltés reçoivent de l’or et de nouveaux pouvoirs sur leurs terres qui cessent d’être des provinces pour devenir des royaumes autonomes au sein de l’empire. Le royaume des Francs est réduit au Nord de la Gaule. Les Romains sont de nouveau soumis à l’interdiction de porter les armes et leur droit cesse d’avoir primauté sur les droits barbares. Le Patrimoine devient propriété personnelle d’Ebarse. Clotaire est aussi contraint d’adopter le fils d’Ebarse, Oktar, et d’en faire son héritier pour que l’empire revienne à un pur hun. Les Huns sont reconnus seigneurs de l’empire et reçoivent des privilèges. En échange Ebarse accepte de revenir au christianisme mais en permettant aux Huns de choisir leurs croyances.
La même année le roi Vitigès, capturé lors de la chute de Milan est amené devant Justinien qui lui offre de gouverner un petit royaume ostrogoth fantoche et vassal en Dalmatie pur calmer les barbares de la région. Cependant les réussites de Justinien s’arrêtent quand les Perses lui déclarent la guerre, il est contraint d’abandonner la guerre en Occident.
541 : les Wisigoths d’Espagne refusent d’entrer dans la fédération de l’empire comme il a été défini par Ebarse et font sécession. Ebarse installe Clotaire dans un palais prison à Lyon, capitale provisoire de l’empire, et réunit une nouvelle grande horde impériale accompagnée d’une armée fédérale issue des peuples de l’empire.
542 : en Egypte se répand une grande épidémie de peste, dite peste justinienne qui touche bientôt l’ensemble de l’empire d’Orient.
543 : Ebarse attaque en Italie et défait le général byzantin Narsès, il entame la lente reconquête de l’Italie.
546 : bataille de Viterbe, les troupes d’Ebarse remportent une nouvelle victoire, le pape à Rome se pose alors en médiateur entre les empires. Signature d’un armistice qui sauve entre autre Rome du pillage (Ebarse voulait lui faire payer sa lâcheté).
547 : après de longues négociations Ebarse et Justinien se rencontrent à Ravenne (Ebarse ne voulait pas traiter avec Narsès, qui était eunuque). La paix entérine le statut quo entre les deux empires. Justinien peut ainsi s’occuper de la guerre contre les Perses et Ebarse de la révolte des Wisigoths. Ebarse accepte de céder l’Afrique, l’Illyrie, la Dacie et la majeure partie de l’Italie aux Byzantins, les Huns conservent la Toscane et le Milanais. Rome et le Latium deviennent un territoire libre, un Etat de l’Eglise dirigé par le pape. Le nouveau roi des Ostrogoths est confirmé dans son petit royaume neutre de Dalmatie.
548 : début de la construction du nouveau palais impérial de Lyon, nouvelle capitale. La horde impériale d’Ebarse est en Espagne où elle soumet les Wisigoths qui deviennent un royaume fédéré.
549 : révolte des Burgondes. Leur roi, le fils de Gondemar, se proclame à son tour empereur et tente une attaque cintre Lyon pour s’emparer de Clotaire. Ebarse, à son habitude mène une action rapide et sans pitié. Le roi des Burgondes est fait prisonnier et est dépecé lentement et encore vivant en public. Ebarse est le maître d’une confédération de peuples mais de peuples vaincus par les Huns et il ne tolère pas l’insolence envers l’empire. Les Burgondes sont condamnés à payer un tribut double et à abandonner leurs armes pour dix ans.
550 : Ebarse est enfin en paix pour réorganiser l’empire. Le Patrimoine reste son domaine, terre réservée aux Huns, les cités construites sur ces terres sont autorisées mais soumises à de très lourdes taxes et réquisitions qui découragent l’immigration. La horde nomade reste la base de cette société. L’empire lui-même est désormais divisé entre les royaumes fédérés, gouvernés par un roi, avec leur propre droit et percevant leurs taxes dont reverse une part non négligeable à l’empereur. Pour les choses militaires ces rois doivent un service militaire sous la forme d’une armée auxiliaire chacun commandé par un officier hun, ils ont droit de justice sur leurs terres. D’un autre coté les pays peuplés de Romains restent organisés en provinces, sous les ordres directs de l’empereur, dernier refuge de l’antique Res Publica, vivant selon le droit romain avec interdiction de porter les armes, il s’agit de l’Aquitaine, du Sud de la Gaule, d’une partie de l’Espagne et de l’Italie que l’on nomme bientôt le pays romain.
552 : dans les Balkans le général byzantin Narsès repousse les clans slaves qui avaient pénétrés la zone en profitant du chaos de la guerre.
554 : Justinien organise ses conquêtes occidentales en provinces. La même année Ebarse est de retour en Espagne pour déjouer une conjuration menée par le roi fédéré Athanagild avec l’aide des Byzantins. Il est exécuté et remplacé par un roi fidèle.
555 : le royaume fédéré des Francs est encore réduit sur ordre de l’empereur, la Bavière lui ai retirée et intégrée au Patrimoine hunnique.
560 : les dix dernières années ont vu une profonde mutation des structures de l’empire. Les peuples germains, depuis longtemps installés forment désormais des royaumes stables. La culture romaine bien que transformée se maintient dans la plupart des ces royaumes. Dans le pays romain les cités sont encore dominées par les vieilles familles sénatoriales. Mais les seules cités prospères sont les grandes capitales royales (Tolède, Orléans, Soissons) et impériales (Lyon, Milan, Paris). L’empire est devenu une mosaïque de peuples sous la domination des Huns qui vivent isolés dans le Patrimoine, parcourant ces terres en hordes aristocratiques semi nomades parmi lesquelles la horde impériale d’Ebarse (qui refuse de s’installer en ville). À Lyon le nouveau palais impérial est terminé, forteresse, prison et centre du luxe antique dans lequel le vieux Clotaire est prisonnier.
561 : le vieil empereur Clotaire décède à Lyon, il sera suivi peu après par Ebarse « le nouvel Attila ». Comme prévu le fils d’Ebarse, Oktar (ou Octarius) devient empereur des Romains et rois des Huns, bien qu’encore jeune le nouvel empereur est un Hun parfait qui a vécu les années précédente dans les confins du Patrimoine, il respecte les traditions franques et l’avis des chefs de clans. Les fils naturels de Clotaire ne sont pas exécutés en tant que frères officiels de l’empereur et lointains descendants d’Attila, ils deviennent rois fédérés des Francs. En Orient Justinien fait la paix avec les Perses et il semble qu’il prépare la reprise de la guerre contre l’Occident mais bientôt les premières incursions des Lombards en Pannonie byzantine occupent son armée. L’ensemble des Balkans est sujet aux migrations et invasions des peuples slaves et bientôt Justinien est obligé d’ordonner le retrait de ses hommes de Dacie.
565 : mort de Justinien, son règne a représenté l’apogée territoriale de l’empire byzantin. À ses frontières désormais menaces les Lombards, les Avars, les Slaves et les Bulgares.
567 : l’empereur Oktar divise le royaume franc entre les fils de Clotaire. Le nouvel empereur abandonne le palais impérial de Lyon (où est maintenue une administration) pour vivre en nomade dans sa horde, dite « horde pourpre » comme un vrai Hun nomade. Mais les besoins du gouvernement l’obligent à de longues périodes de sédentarité dans diverses villes impériales.
568 : le roi des Lombards Alboïn envahit l’Illyrie byzantine. Les tagmata byzantins sont contraints de battre en retraite et les provinces grecques d’Italie sont isolées du reste de l’empire. Le royaume ostrogoth de Dalmatie est détruit et la Pannonie est occupée par les Avars.
569 : Alboïn installe sa capitale à Split et prend le titre de Dominus Illiriae. Il envahit l’Italie byzantine et met le siège devant Ravenne.
572 : Prise de Ravenne, Alboïn défait les troupes byzantines en Italie. À Milan l’empereur Oktar, conscient du danger tient prêt une armée. À peine Alboïn tente de pénétrer sur ses terres pour conquérir l’ensemble de l’Italie que la cavalerie hunnique fond sur ses hommes et les écrasent, Alboïn lui-même meurt au cours du combat. Les ducs lombards survivant se replient sur l’Italie byzantine et signent la paix avec Oktar qui les laisse continuer leur conquête contre ses ennemis. En échange de la paix Oktar leur accorde le privilège de ne pas être massacrés de la manière préférée de l’empereur (enfermés dans sac sur lequel passe un régiment de cavalerie au galop), il leur impose aussi de ne pas toucher aux terres du pape. La première guerre de l’empereur s’est révélée un grand succès qui lui gagne la faveur des Huns et des Germains.
578 : les Lombards s’emparent de Spolète et Bénévent qui deviennent les capitales des principaux duchés lombards d’Italie avec celui de Ravenne.
580 : dans les Balkans l’avancée des Slaves se fait toujours plus profonde, des pays entiers échappent aux Byzantins qui ne réagissent pas.
585 : dans le Nord de l’Espagne le petit royaume wisigoth indépendant de Galicie conquiert le royaume des Suèves. De son côté l’empereur Oktar fait une tournée militaire dans les Gaules et reçoit la soumission théorique de la Britannie.
589 : Oktar repousse un nouvel assaut lombard dirigé cette fois contre Rome. Pour assurer la sécurité du pape des guerriers Huns et Germains sont installés comme seigneurs dans le Latium, ils forment la nouvelle noblesse romaine.
590 : décès de l’empereur Oktar dans sa horde nomade dans le Patrimoine hunnique (le mode de vie nomade ne fait pas vivre vieux). La horde porte au pouvoir son fils Oktar II. Le nouvel empereur est un jeune hun qui a été éduqué dans la culture classique, il est très capable dans l’administration.
592 : l’empereur de Byzance Maurice défait les Perses, fort de cette victoire il se tourne contre les Slaves qui sont pénétrés en Macédoine et même en Grèce.
595 : Oktar II conduit une éxpédition militaire dans les confins du Patrimoine contre les incursions slaves mais les Huns ne parviennent pas à détruire leur adversaire, pire, ils essuient des pertes importantes dans une série d’escarmouches. L’empereur démontre ses faibles capacités militaires.
598 : l’empereur Maurice signe la paix avec les Lombards et reconnaît leur domination sur l’Illyrie, la Dalmatie et une grande partie de l’Italie.
600 : début de la lutte entre les rois francs rivaux. Leurs relations deviennent toujours plus brutales mettant le royaume franc à feu à et à sang. La rivalité est avivée par la haine que se portent les reines Brunehaut et Frédégonde qui encouragent leurs époux à l’affrontement.
602 : l’empereur byzantin Maurice mène une guerre victorieuse contre les Slaves mais au cours de la campagne l’armée se révolte, massacre Maurice et met sur le trône Phokas. Ce dernier abandonne la lutte contre les Slaves qui reprennent leur avancée. Oktar II refuse de reconnaître le coup d’Etat et signe une alliance avec les Lombards. D’un autre côté Oktar II commence à s’inquiéter des attaques des Avars dans le Patrimoine.
605 : invasion des Avars et des Slaves dans le Patrimoine hunnique. Les nomades sont attirés par ce territoire immense et quasiment vide. Les hordes aristocratiques appellent l’empereur à l’aide mais Oktar II ne peut intervenir car il est en Gaule. L’empereur est allé en Gaule pour ramener la paix entre les rois des Francs. Brunehaut, la plus astucieuse du groupe va se soumettre immédiatement à l’empereur. Cette preuve de soumission plaît à Oktar II alors que les autres Francs le défie. En Orient le roi perse Chosrô II envahit l’empire byzantin alors que les Byzantins mènent une guerre difficile dans les Balkans.
608 : révolte du général byzantin Héraclius en Afrique. Il reçoit le soutien financier d’Oktar II qui lui offre aussi le service d’une horde de cavaliers huns.
610 : Héraclius entre en vainqueur à Constantinople, le nouveau basileus (empereur) signe une alliance avec les Huns contre les Perses. Constantin, fils d’Héraclius épouse une princesse hunnique. La même année en Arabie Mahomet commence sa prédication.
612 : bataille de Soissons, les Francs rebelles sont défaits. C’est la victoire de Brunehaut qui habilement a su développer son influence à la cour mais elle n’a pu se débarrasser de son éternel rival Clotaire II avec qui elle fait une paix de compromis et qu’elle épouse (bien qu’elle le déteste). Elle a convaincu Oktar II de confier le commandement de ses troupes à son époux (il ne perd rien pour attendre) pendant que l’empereur s’occupait des affaires de l’empire (et de Brunehaut) à Paris.
613 : Oktar II reconnaît Clotaire comme unique roi fédéré des Francs. Peu de temps après la reine Brunehaut meurt de manière mystérieuse à la grande douleur de l’empereur. On dit que Clotaire II, devenu un important général dans la horde impériale se serait débarrassé d’une épouse gênante. Le roi franc tente désormais de convaincre l’empereur de faire la guerre aux Perses, contre qui il espère trouver la gloire.
614 : Khosrô II s’empare de Jérusalem et détruit la basilique du Saint-Sépulcre, il s’empare en même temps de la plus grande partie de l’empire byzantin et occupe l’Anatolie, les Perses arrivent à quelques lieux de Constantinople.
617 : Alors que les Perses avancent encore à l’Est, à l’Ouest Constantinople est assiégée par une coalition de peuples avars. Ce peuple a envahit et occupe quasiment toute l’Europe byzantine exception faite de Thessalonique. L’anarchie prévaut dans l’empire byzantin qui n’existe quasiment plus. En occident l’empereur Oktar II s’installe dans le palais de Lyon, l’empereur a vieilli et a engraissé, préférant les plaisirs du palais aux chevauchées. Il accepte finalement d’intervenir en Orient et confie à Clotaire II le commandement de plusieurs hordes contre les Avars.
619 : Khosrô II conquiert l’Egypte reconstituant l’ancien empire achéménide. À l’Ouest la cavalerie hunnique, suivie des armées fédérées et dirigée par Clotaire II pénètre dans les Balkans et se dirige à étapes forcées vers Constantinople. Les Avars doivent abandonner le siège de la ville, laissant un répit à Héraclius.
620 : bataille d’Ohrid, Clotaire II et ses troupes anéantissent les Avars. Durant les neuf mois suivants les Huns pacifient à leur manière les Balkans et les restituent à Héraclius.
621 : Oktar II arrive en Pannonie avec la horde impériale, il y nomme un roi fédéré des Avars qu’il installe de force dans la région. La présence de nombreuses troupes occidentales convainc aussi les Lombards de payer tribut et se déclarer vassaux.
622 : Hégire, année 0 du calendrier musulman, Mahomet fuit La Mecque et trouve refuge à Médine. La même année Clotaire II fait une entrée triomphale à Constantinople où il réaffirme l’alliance des empires d’Occident et d’Orient. Il dresse avec Héraclius les plans pour la guerre contre les Perses. Il prévoit d’engager deux hordes de Huns et les armées fédérées des Francs, des Burgondes et des Avars.
626 : dernière révolte des clans avars hostiles à la déportation en Pannonie, ils sont anéantit par les Byzantins.
627 : Héraclius et Clotaire II lancent une reconquête aussi fulgurante que l’avait été la défaite contre les Perses. Oktar II est satisfait de voir son ambitieux général (mais qu’il hait car il le soupçonne du meurtre de Brunehaut) envoyé dans une guerre lointaine et meurtrière. Les cavaliers huns de Clotaire seront les premiers à entrer en Egypte et Clotaire II fera une entrée triomphale encore dans Jérusalem reconquise. En Perse Héraclius prend Ninive et Ctésiphon, la capitale ennemie. Un roi perse ami est mis sur le trône. Fin de la guerre perse.
628 : avec la paix Héraclius peut reprendre la Vraie Croix qui avait été prise par les Perses lors de la prise de Jérusalem. Les provinces byzantines de l’Orient sont reconstituées. À titre de récompense Clotaire II reçoit le titre honorifique de Sebastos (titre impérial grec).
629 : à peine rentré d’Orient Clotaire II tombe malade à Brindisi et s’éteint peu après, il avait contracté une maladie en Orient. Son fils Dagobert devient le nouveau roi fédéré des Francs.
630 : l’empereur Oktar II décède dans son palais de Lyon d’où il ne sortait plus guère et où il vivait à la manière d’un empereur romain plutôt que d’un roi hun, au grand scandale des Huns. Sous son règne relativement calme à permis le retour d’un peu de prospérité en Occident mais aussi le développement de l’autonomie des royaumes fédérés, les Wisigoths vivent de manière quasiment indépendante exception faite de leur tribut, du service militaire et du respect à l’empereur. De plus la guerre orientale de Clotaire II a vidé les caisses impériales. Les Avars sont soumis mais tout l’Est du Patrimoine échappe progressivement au contrôle des Huns par la faute des tribus slaves en migration. Oktar II n’avait pas de fils, il nomme donc césar le roi des Francs Dagobert, le fils de sa chère Brunehaut (et que l’on dit être son fils illégitime aussi). Les chefs de clans huns sont hostiles au retour d’un Franc sur le trône et proposent la candidature du duc Uldin, cousin de l’empereur. Mais Dagobert se révèle vite assez intelligent et politicien pour acheter et convaincre les chefs tout en faisant discrètement allusion aux incertitudes de sa naissance. De plus il joue du respect des Huns pour Clotaire II, un véritable hun, dont il se fait l’héritier politique. L’empereur Dagobert s’entour d’hommes efficaces comme son fidèle Eloy (bien qu’il soit d’origine humble et gallo-romaine). Ce dernier restaure les finances impériales et fait construire la basilique Saint Denys à Lyon, destinée à devenir la chapelle palatine et le mausolée impérial. Pour gérer le royaume fédéré franc Dagobert installe à Paris son maire du palais, Pépin de Landen.
631 : le duc Uldin refuse de reconnaître empereur Dagobert et se retire de la cour avec tout son clan, une nouvelle guerre civile se prépare.
632 : dans l’Hedjaz meurt le prophète Mahomet, les musulmans reconnaissent Abû Baker comme son successeur, calife. Le domaine musulman d’Arabie est désormais consolidé et Abû Baker peut désormais regarder au-delà, vers les riches empires du monde. En Gaule a lieu la rencontre de Landen, sur médiation de Pépin de Landen et d’Eloy, l’empereur Dagobert et le duc Uldin se rencontrent pour négocier leur réconciliation. Uldin est reconnu roi des Huns (ce qui satisfait la plupart des Huns conservateurs), pour sceller la fusion des branches franques et hunnique de la famille impériale, source de discorde l’empereur décide que son fils épousera la fille unique de Uldin. Le compromis préserve la paix durant tout le règne de Dagobert et réconcilie Huns et Francs. Les cités commencent à retrouver la prospérité et à commercer. Dans le Patrimoine, toujours selon le compromis Uldin accepte la fondation de quelques cités garnisons destinées à protéger le pays des raids slaves, mais il est interdit aux Huns de s’y installer.
634 : le calife Abû Baker est assassiné, le calife Omar lui succède à la tête de l’Umma.
636 : bataille de Yarmuk, face à la déferlante arabe les Byzantins perdent définitivement la Syrie. Le très vieil empereur Héraclius demande l’aide de Dagobert selon le traité d’alliance mais ce dernier hésite. Finalement Uldin demande prendre la tête d’une expédition, il y voit le moyen de gagner la gloire et l’influence pour prendre le pouvoir et restaurer la réputation guerrière des Huns entachée par trop d’années de paix. Il part donc en Orient avec deux hordes de cavaliers huns mais pas d’auxiliaires, laissant une bonne partie du Patrimoine à la garde de forts et cités gardées par des fédérés (développement de l’urbanisme dans le Patrimoine).
637 : bataille de Kâdisiyya, l’empire perse est anéanti et tombe sous les coups arabes. De son côté Uldin arrive à Constantinople où il fait une entrée triomphale, Héraclius lui donne l’une de ses filles en mariage. Héraclius étant vieux Uldin en profite pour parler d’une possible réunification des empires sous son sceptre (au cas où Constantin, fils du basileus, et Dagobert, venaient heureusement à disparaître). Le vieil Héraclius ne réagit pas, il a trop besoin des troupes huns.
638 : le calife Omar prend Jérusalem. Bataille d’Alep, les excellents cavaliers arabes affrontent les terribles cavaliers huns. Cette bataille historique, la plus grande bataille de cavalerie de tous les temps voit la défaite des cavaliers huns. Même si les Arabes ont eu plus de pertes ces dernières peuvent être remplacées alors qu’Uldin a perdu plus de 70% de ses hommes, sans espoirs d’en avoir de nouveaux. Le Hun est contraint à une humiliante retraite (la première de l’histoire des Huns) vers Constantinople où Héraclius le contraint à retourner chez lui, pour preuve de son incapacité. L’espoir de réunification impériale s’évanouit.
639 : décès de l’empereur Dagobert. Le bon empereur comme il fut appelé meurt pleuré par le peuple, il sera fait saint, comme son fidèle Eloy. Rompant sa promesse de Landen Uldin prend le pouvoir et devient empereur mais son trône est faible, la plus grande partie de ses partisans sont morts en Orient et les Huns comme les fédérés le méprisent. Il est contraint de nommer Sigebert, le fils de Dagobert comme son successeur pour éviter la révolte. De plus la puissance militaire des hordes a été considérablement réduite et l’empereur est contraint de renforcer la présence sédentaire dans le Patrimoine.
640 : Grimoald, fils de Pépin de Landen, devient maire du palais d’Austrasie dans le royaume fédéré franc pour le compte de Sigebert. Ce dernier bénéficie d’une large autonomie et de privilèges étendus par Uldin pour acheter la fidélité des fédérés. Il règne sur un royaume franc mais où la culture romaine a été restaurée plus ou moins barbarisée. Militairement l’empire est sûr mais doit craindre à l’Est les Slaves et en Italie l’ambition des duchés lombards.
641 : décès du basileus Héraclius, après une courte confusion dans la succession c’est Constant II qui devient basileus. La candidature d’Uldin à sa succession proposée sans conviction est vite écartée. La même année les Slaves envahissent la Bohême hunnique, Uldin rassemble sa horde et se porte contre eux mais il est vaincu après deux mois d’escarmouches. Il doit signer un traité de paix autorisant leur installation en Bohême au titre « d’invités ». Les Huns sont scandalisés par cette capitulation, les autres fédérés prennent toujours plus de libertés face à un pouvoir impérial faible.
642 : le général arabe Amr ibn al As prend Alexandrie en Egypte, la même année le dernier roi perse, Yazdgard III est vaincu et son empire est annexé.
644 : assassinat du calife Omar, Osman devient calife des musulmans.
645 : dans le Patrimoine hunnique le chef de clan Bleda se révolte contre l’empereur et appelle à lui tous les vrais huns, le Patrimoine s’embrase contre le couard Uldin. Peu de temps après c’est Sigebert, l’héritier du trône, qui sur les conseils de son fidèle Grimoald qui se proclame empereur à Paris.
646 : en Afrique byzantine le comte Grégoire se révolte contre le basileus Constant II et appelle à son aide les Arabes. La même année a lieu la bataille de Chalons, les Francs de Grimoald repoussent une attaque des Burgondes restés fidèles à Uldin. De son côté l’usurpateur Bleda II rassemble des troupes pour anéantir les envahisseurs slaves de Bohême.
647 : fin de l’Afrique byzantine, les Arabes conquièrent la zone mais devront encore attendre plusieurs dizaines d’années avant de soumettre les tribus berbères. En Occident le royaume fédéré wisigoth proclame son indépendance alors que dans le Patrimoine Bleda II se proclame roi des Huns après avoir vaincu les Slaves (même s’il ne peut pas les chasser il les transforme en fédérés).
648 : conférence entre Sigebert et Bleda II organisée par Grimoald sur le Rhin. Les deux empereurs signent un traité par lequel Bleda II est reconnu, en cas de victoire, roi des Huns et Sigebert empereur des Romains et roi des Francs. Le fils de Sigebert, Clotaire, et le fils de Bleda, Ebarse, règneront ensemble plus tard.
649 : débarquement arabe à Chypre, l’île est bientôt perdue pour les Byzantins. A même année les armées franques commandées par Grimoald et les hordes hunniques de Bleda II prennent Lyon et saccagent le palais impérial. Uldin est fait prisonnier et envoyé dans un monastère (après avoir été castré). Sigebert est reconnu empereur et s’installe à Paris, nouvelle capitale dont il ne bougera plus, il sera le premier empereur « fainéant ». Bleda II repart dans le Patrimoine où il détruit de nombreuses cités et forts restés fidèles à Uldin et fait la chasse aux Slaves.
650 : expédition du Préfet de la ville Grimoald en Espagne, par la bataille de Géron il ramène les Wisigoths à obéissance. Bleda II intervient en Italie pour repousser une invasion lombarde contre Milan.
651 : Constitution Sigebertienne. Pour restaurer la paix l’empereur accepte d’élargir les privilèges et l’autonomie des royaumes fédérés, il abaisse leur tribut, réduit leur participation à l’armée, les autorisent à battre monnaie et à posséder autant de troupes qu’ils le désirent. Dans le Patrimoine Bleda II suit la même logique en acceptant finalement l’existence des cités et en autorisant même les Huns à s’y installer.
652 : le roi lombard Aribert se convertit au catholicisme sur ordre de Bleda II qui occupait militairement l’Illyrie après la tentative d’invasion de l’Italie impériale.
653 : le roi wisigoth fédéré Receswinthe promulgue un code de lois indépendants comme l’en autorise l’empereur. Il met pour la première fois Romains et Goths à égalité de droits. Il s’agit d’une petite révolution alors que l’empire maintient officiellement à ségrégation entre ethnies et l’interdiction aux Romains de porter les armes. Grimoald convainc bientôt l’empereur d’étendre cette mesure à tout l’empire où les différences ethniques s’effaceront progressivement. Les royaumes fédérés prennent bientôt exemple sur les Wisigoths et édictent leurs propres codes de lois.
La tension entre les empires d’Occident et d’Orient, après des années d’alliance, se dégradent de nouveau lorsque le basileus, tournant le dos aux Arabes, débarque en Italie pour conquérir les duchés lombards. Le basileus menace aussi de représailles le pape Martin I à tel point que Bléda II est obligé de descendre en Italie avec une horde pour veiller à la protection de Rome. Devant cette marque d’autorité Constant II préfère négocier, laissant Rome saine et sauve.
656 : en Syrie le calife Osman est assassiné, Ali, gendre du prophète lui succède à la tête de l’Umma mais son autorité est remise en question par le gouverneur de Damas, le général Mu’awiya qui se révolte peu de temps après. La même année l’empereur Sigebert décède, comme promis Bleda II se retire à son tour dans une des nouvelles hordes monastiques (groupes de huns entrés dans les ordres mais restés nomades) qui part ensuite vers les steppes désertes de l’Est, plus personne n’aura de nouvelles de lui. Début du règne des coempereurs Clotaire III et Ebarse II, de commun accord les deux princes organisent leur règne commun, Clotaire s’installe à Paris tandis que Ebarse prend possession du palais de Milan. Tentative d coup d’Etat du Préfet de la ville Grimoald, détesté par Clotaire III il tente de l’assassiner mais sans succès, il est capturer lors d’une embuscade en forêt et mis à mort, sa famille n’est pas massacrée mais perd ses biens et est exilée.
657 : Mu’awiya défait les troupes d’Ali à la bataille de Siffin, le calife meurt peu après assassiné. Le calife Mu’awiya inaugure la dynastie omeyyade.
660 : décès du vieux ministre Eloy, il est enterré aux côtés de son maître Dagobert dans la chapelle palatine de Saint-Denis à Lyon. Il laisse plusieurs traités de gouvernement et d’économie.
663 : deuxième expédition militaire de Constant II en Italie, il renouvelle son alliance avec les Occidentaux et leur rappelle leur promesse d’intervenir contre les musulmans.
668 : le basileus Constant II est assassiné à Syracuse.
673 : l’empereur Clotaire III décède à Paris, c’était un empereur peu guerrier, sortant rarement de son palais. Ebarse II devient unique empereur des Romains et roi des Huns, il confie la couronne des Francs à un cousin de Clotaire. Mais Ebarse II lui-même est aussi un empereur « fainéant » qui délègue toujours plus de pouvoirs à ses officiers, notamment au maire du palais.
678 : attaque arabe sur Constantinople, les expéditions de Constant II en Italie ont laissés la voie libre pour eux à l’Est, l’Anatolie a été facilement conquise. Cependant le siège de Constantinople est un échec car la cité est défendue par le fameux feu grégeois qui incendie les navires ennemis. Le front se stabilise en Anatolie.
679 : décès d’Ebarse II, son fils aîné lui succède en tant qu’Attila IV. Le nouvel empereur est de nature frêle, souvent malade, dirigé par son entourage. Cet empereur est aussi autoritaire et ignore es lois de l’empire, il divise notamment le Patrimoine en principautés qu’il donne à ses frères pour acheter leur fidélité.
680 : Husayn, fils du défunt Ali, meurt au cours de la bataille de Karbala, ses fidèles le vénèrent lui et sa famille, naissance du chiisme. La même année le calife Yazid I monte sur le trône à la mort de Mu’awiya.
681 : les Bulgares s’installent en Thrace et fondent un royaume indépendant qui menace directement Constantinople.
682 : les frères d’Attila IV obtiennent pour les principautés le statut de royaumes fédérés, naissance des royaumes de Bavière, de Thuringe, de Frise et de Saxe. C’est la fin institutionnelle de l’antique Patrimoine hunnique. Les Huns eux-mêmes n’en représentent que 15% de la population.
683 : la faiblesse du pouvoir des empereurs facilite l’ascension des maires du palais comme Ebroïn, le maire du palais de Paris. Il mène même des guerres en son nom propre, il meurt à la bataille d’Herstal au cour d’une de ses guerres pour s’emparer du pouvoir dans le royaume fédéré burgonde. À la suite de quoi son clan entier est massacré par les troupes impériales.
684 : la mort d’Ebroïn laisse le champ libre à un autre ambitieux, Pépin II, fils de Grimoald et maire du palais de Lyon et vainqueur de la bataille d’Herstal. Sa victoire lui assure de faire revenir sa famille dans la faveur impériale, il est nommé maire des palais de Paris et de Lyon.
685, Attila IV donne aux maires des palais de provinces des pouvoirs étendus en matière de fiscalité et de justice pour gérer les provinces impériales et surveiller les royaumes fédérés. Ils peuvent même émettre leur monnaie.
686 : l’empereur Attila IV tombe malade à la suite d’une blessure mal soignée reçue au cours d’une chasse au loup en forêt. La maladie ne le lâchera plus durant les deux années qui lui restent à vivre. L’empereur impotent souffre énormément et ne quitte plus son lit. Durant la même période la chancellerie impériale n’émettra plus de lois ou d’ordres laissant la gestion des affaires courantes aux maires des palais et aux rois fédérés.
687 : Pépin II d’Herstal regroupe sous son autorité tous les domaines impériaux, cités et provinces des Gaules. Déjà maître du royaume franc (où un roi faible règne en son nom) il reçoit le roi fédéré des Burgondes dans sa clientèle, gouvernant de fait ce royaume.
688 : l’empereur Attila IV succombe enfin à sa longue maladie. Son frère Ebarse III monte sur le trône. La tradition des hordes nomades est désormais perdue depuis longtemps et le nouvel empereur, comme l’ancien, s’installe confortablement dans son palais en laissant le gouvernement à ses officiers.
689 : Pépin II prend le contrôle du royaume de Frise (de force) au nom de l’empereur après la mort de son roi. L’empereur créé pour lui (après avoir reçu une montagne d’or) le titre de maire des Gaules.
690 : le basileus de Byzance Justinien II remporte une victoire éclatante en Macédoine contre les Slaves, arrêtant enfin la migration de ce peuple vers le Sud. Cependant la plus grande partie des Balkans échappe désormais à Constantinople, les Slaves s‘y installent durablement.
691 : Pépin II impose le catholicisme à tous les habitants des Gaules, mettant fin à plusieurs hérésies chrétiennes et aux restes des religions païennes romaine, hun et germaine qui persistaient encore. La Frise est christianisée. La même année, suivant cet exemple l’empereur Ebarse III proclame le catholicisme religion d’Etat, recevant à l’occasion du pape le titre d’empereur des chrétiens.
694 : le royaume fédéré wisigoth proclame les juifs esclaves du roi, tous leurs biens sont confisqués.
695 : coup d’Etat à Constantinople, Justinien II est déposé, il a le nez et la langue coupée mais réussit à fuir, il trouve refuge à la cour du roi des Bulgares, Tervel.
696 : le calife al-Malik interdit l’usage du grec et du persan dans son administration et impose l’usage de l’arabe qui devient bientôt la langue courante de l’empire.
697 : élection du premier doge de Venise, unique cité du Nord de l’Italie encore sous autorité (théorique) de Byzance.
698 : les Arabes s’emparent de Carthage après avoir enfin soumis les peuples berbères des montagnes. Naissance de l’Ifriqiya musulmane.
699 : à Milan l’empereur Ebarse III s’éteint en laissant le trône à son fils Ellac II. Ce dernier déteste la mire des Gaules Pépin II. Ellac II tente de restaurer la puissance de l’empereur, il est le dernier à se vouloir un chef de guerre et un souverain actif.
700 : l’empereur Ellac II ordonne à la chancellerie impériale de rédiger leurs actes en plusieurs langues, aux côtés du latin il y aura désormais une version en langue hun et en franc. Le latin n’est alors plus parlé que dans le Sud de la Gaule et en Italie autour de Rome, et encore ce latin est très déformé en dialectes locaux. La même année Ellac II nomme son favori Eudes duc d’Aquitaine, région qu’il retire à Pépin II. Pour la première fois depuis longtemps un homme d’origine latine reçoit un poste de commandement.
705 : le roi Tervel de Bulgarie attaque Constantinople pour remettre sur le trône Justinien II. Tervel massacre l’usurpateur et en récompense est nommé césar et héritier de l’empire. De nombreux Grecs refusent l’éventualité d’un empereur non seulement barbare mais païen.
710 : le duc de Bétique Rodrigue prend le pouvoir dans le royaume fédéré wisigoth, il s’agit là encore d’un favori d’Ellac II qui met ainsi sur le trône un serviteur fidèle. Il étend ses pouvoirs au royaume fédéré suève et au peuple fédéré basque. Il veut ainsi créer un puissant rival contre Pépin II.
711 : à l’appel des wisigoths hostiles à Rodrigue le général musulman Tarik Ibn Zyad passe en Espagne avec 6000 hommes (le détroit prend le nom de Djebel al Tarik, Gibraltar en son honneur). Il défait les forces de Rodrigue à la bataille du Rio Barbato. Le roi wisigoth est contraint à la fuite et appelle à l’aide l’empereur. En Orient le basileus Justinien II est massacré lors de la révolte du peuple de Constantinople hostile aux Bulgares et à sa tyrannie. Tervel préfère s’éloigner de la ville mais réussit quand même à y laisser un empereur fantoche, facilement manipulable, le vieil Anastase II.
712 : Liutprand, roi fédéré des Lombards décide de profiter de la situation en Espagne pour recouvrer son indépendance, il dénonce son statut de fédéré. Split, sa capitale, devient un grand centre économique.
713 : la grande horde impériale renforcée d’auxiliaires fédérés arrive enfin en Espagne et contraint les Arabes à la retraite. Ellac II prévoit déjà de retourner son armée contre Pépin II lorsque les troupes de Tarik se présentent face à lui à Mérida. La bataille voit la défaite de l’empereur et de sa horde face aux troupes arabes appuyées par des milices locales. Ellac II lui-même succombe au cours des combats, le roi Rodrigue trouve refuge une fois de plus dans les montagnes du Nord de l’Espagne. La confusion se répand alors dans l’empire alors que les restes de la horde impériale acclament comme empereur, sans aucun droit, le duc Turda.
714 : décès de Pépin II de Herstal, dans le contexte de confusion qui règne dans l’empire son fils illégitime Charles Martel en profite pour éliminer ses frères et prendre le pouvoir en Gaule.
715 : Turda, empereur par hasard, se révèle être seulement le chef d’un groupe de chefs de clans ambitieux qui l’ont élu comme leur représentant. Ce groupe accepte tout pour garder le pouvoir : reconnaître l’indépendance de Liutprand, vider les caisses pour acheter la fidélité des rois fédérés et de l’armée, faire la paix en Espagne en reconnaissant la domination musulmane. Cependant ils refusent de reconnaître le coup d’Etat de Charles Martel car beaucoup parmi eux rêvent de s’emparer de ses terres.
716 : Charles Martel avec ses Francs anéantit les rebelles de Neustrie payés par le duc Eudes qui cherche à le renverser. Le royaume fédéré franc est attaqué de toute part avec le soutien secret de l’empereur.
717 : deuxième siège arabe de Constantinople, la capitale est encerclée par plus de 80 000 hommes. À l’intérieur de la ville un usurpateur, Théodose III a pris le pouvoir mais est bientôt massacré par la population qui l’accuse d’incompétence et qui le remplace par un général expérimenté, Léon III. Ce dernier réussit à briser le siège de la ville et à repousser les Arabes. Léon III proclame que sa victoire est le fruit de la faveur divine. La même année les duchés lombards profitent du siège de Constantinople pour s’emparer des dernières possessions byzantines en Italie.
718 : Pélage se proclame roi fédéré des Suèves (qui ont repris leur indépendance face aux Wisigoths). Il remporte une victoire inespérée contre les Arabes à Covadonga. Il capture et fait exécuter Rodrigue, annexant les restes du royaume wisigothique. L’empereur Turda lui reconnaît le statut de maître de l’Espagne libre et le charge de défendre l’empire contre les musulmans, bien qu’il ne possède que de maigres troupes. Pélage réussit cependant à créer un royaume stable dans le Nord de l’Espagne. Dans le même temps les Basques se rendent indépendant de l’empire.
720 : Turda fait la paix avec Charles Martel et le reconnaît comme maire du palais, régent des Francs et maître des Gaules. Il lui envoie les insignes faisant de lui un consul honoraire de l’empire. En Orient le très vieil empereur Anastase II est mis à mort sur ordre de Léon III qui déclenche la guerre contre les Bulgares de Tervel.
721 : dans l’ancien Patrimoine hunnique il ne reste plus grand-chose de la grandeur des hordes huns. Turda autorise le roi fédéré de Bohême de fonder une nouvelle capitale qui reçoit les privilèges d’une ville d’empire, Prague. La même année en Aquitaine le duc Eudes repousse la première attaque des musulmans contre les Gaules à Toulouse.
722 : en Orient la guerre qui oppose Byzantins et Bulgares ne voient la victoire d’aucun des deux. Léon III mobilise les Grecs dans la lutte contre le prétendant barbare et païen mais ses forces sont moins importantes. De son côté Tervel décide de franchir le pas et se convertir au christianisme avec son peuple, il prend pour nom de baptême le nom emblématique de Justinien.
723 : à Milan s’éteint l’empereur Turda, les grands officiers palatins mettent sur le trône son fils, Ebarse IV, ce qui ne change absolument rien dans la conduite des affaires.
724 : Justinien-Tervel est chassé de Thrace par les troupes de Léon III et doit se retirer en Bulgarie.
726 : Léon III, homme pieux et très intelligent décide de réformer l’Eglise selon ses propres idées. Il se voit comme le favori de Dieu et décide d’interdire les icônes qu’il accuse d’entraîner l’idolâtrie. Le peuple est cependant très attaché à ses icônes et refuse d’obéir, début de la crise iconoclaste. Face à ce sacrilège le peuple des îles de la mer Egée et de Grèce se révoltent et appellent à leur aide Tervel qui se proclame alors basileus et défenseur de la foi en tant que Justinien III.
727 : le pape Grégoire II condamne officiellement la doctrine iconoclaste de Léon III et apporte son soutien à Justinien III. Le Bulgare reçoit aussi le soutien formel de l’empereur Ebarse IV.
728 ; Charles Martel contrôle désormais l’ensemble des Gaules et, sûr que l’empereur n’interviendra pas dans ses affaires, entreprend de prendre le contrôle des provinces et royaumes fédérés voisins. À cette date il a déjà vaincu et soumis l’Alémanie, la Thuringe et la Bavière, pays dont il s’est fait reconnaître maire du palais. Il s’attaque désormais à la Saxe. Dans les Balkans le roi des Lombards Liutprand profite de la guerre civile à Byzance pour s’emparer des territoires des Slaves et des Serbes ainsi que des provinces byzantines d’Epire et de Moesie, il prend et saccage Durazzo.
730 : Charles Martel soumet le dernier roi fédéré des Alamans et annexe le pays au royaume franc.
731 : décès de l’empereur Ebarse IV, les officiers palatins mettent sur le trône le jeune Attila V qui est encore mineur et organisent un conseil de régence. Charles Martel se rend alors à Milan pour jurer fidélité au nouveau souverain. Il est sûr de son pouvoir étant désormais le maître, directement ou indirectement, de prés de la moitié de l’empire, dont il est le meilleur et plus puissant soldat. À peine arrivé qu’avec ses hommes il renverse le conseil de régence et prend le contrôle de l’empereur qui lui « offre » la charge de Magister Militum et maire du palais impérial.
732 : les cavaliers musulmans d’Espagne passent de nouveau en Gaule, cette fois le duc Eudes est dépassé et demande son aide au maire du palais impérial, Charles Martel. Charles se porte à leur rencontre avec ses guerriers francs (il n’a pas confiance dans les hommes de la horde impériale) et les arrêtent à Poitiers. Sa victoire marque la fin des incursions arabes en Gaule. Charles Martel en retire une immense gloire en se présentant comme le sauveur de l’empire et le défenseur de la chrétienté, légitimant ainsi son pouvoir, l’Aquitaine redevient vassale du royaume franc.
733 : Charles Martel doit intervenir dans la révolte du royaume fédéré de Frise, il n’a désormais plus d’opposants dans l’empire, surtout depuis que son vieux rival le duc Eudes s’est éteint. Il est le véritable empereur sans diadème de l’empire.
738 : à Constantinople le basileus Léon III décède, bientôt c’est au tour de son fils Constantin V de mourir au cours de la bataille qui l’oppose à Justinien III. Désormais sans rivaux ce dernier entre à Constantinople en monarque légitime. Plus de deux siècles après Attila l’empire romain d’Orient reconnaît à son tour un barbare comme souverain. Sa première action est d’abolir toutes les mesures iconoclastes et de rétablir le culte des icônes. Il passe des accords de protection mutuelle avec Charles Martel.
737 : à Milan s’éteint le jeune empereur hun Attila V. Charles Martel, qui continue à diriger l’empire, décide en accord avec les rois fédérés de ne pas lui donner de successeur qui pourrait devenir un rival. Début du Grand Interrègne. Il voudrait s faire couronner lui-même mais le pape lui refuse le sacre impérial. Un des frères de l’empereur défunt, le duc Ebarse, tente de se révolter et de revendiquer le trône, mais il est vite capturé et expédié dans un monastère d’Irlande. Personne d’autre ne tente de s’imposer face au puissant franc qui gouverne l’empire, il se donne le titre de Magister Imperium, maître de l’empire.
739 : Alphonse I, fils de Pélage et roi fédéré de Léon (nom de la région chrétienne d’Espagne) réunit sous son autorité toutes es petites principautés autonomes nées de la défaite et se proclame indépendant de l’empire tout devenant le vassal personnel de Charles Martel. Bientôt tous les autres royaumes fédérés l’imitent. L’empire devient rapidement une fiction sans réalité, les royaumes d’Occident ne sont plus liés entre eux qu’au sein de la clientèle du puissant franc. La chancellerie impériale et les structures de l’Etat commencent à se dissoudre au sein du service personnel à Charles Martel. La horde impériale est dissoute. Dans les Gaules seul le royaume burgonde refuse de reconnaître le nouveau pouvoir et à se déclarer vraiment indépendant, ils sont vite vaincu, leur roi est exécuté, l’empire n’existe pus mais son épée est toujours bien réelle sur le cou de ses ennemis. Profitant de la situation le roi lombard Liutprand tente de prendre le contrôle de la côte italienne de l’Adriatique et menace bientôt directement Rome et le pape Grégoire III qui appelle Charles Martel à son secours. Par une ironie de l’histoire c’est à ce moment que l’empire n’existe plus que ses territoires se retrouvent le plus unis entre eux.
740 : dans l’antique Patrimoine hunnique éclate une révolte dirigée par un homme qui se prétend être l’empereur Attila V rescapé des assassins envoyés par le Franc. Il réussit à soulever une partie de la noblesse hunnique locale. Cependant il est rapidement vaincu par Charles Martel lui-même qui veut montrer qu’il ne laisse pas de place aux usurpateurs. Le faux Attila V est pris et exécuté après avoir avoué publiquement sa supercherie. Une grande partie de la noblesse hunnique est purgée et disparaît des postes de pouvoir, virtuellement c’est la fin de l’influence du peuple hun sur les affaires de l’empire.
741 : décès de Charles Martel, empereur sans couronne mais avec un empire. Il laisse ses terres, ses charges et ses vassaux en partage à ses deux fils. Carloman hérite des terres de l’ancien Patrimoine et s’installe à Prague tandis que Pépin III (dit le bref car il est de petite taille) obtient les Gaules et l’Italie, il règne depuis Lyon. Aucun des deux n’a de véritable titre officiel mais ils sont les maîtres. En Orient décède le basileus Justinien III, il laisse son trône à son fils Anastase III, la dynastie bulgare est désormais bien installée à Byzance, le nouveau basileus tente de revendiquer le titre impérial d’Occident sans résultats.
743 : début d’une terrible épidémie de peste qui balaye l’Europe et fait plusieurs dizaines de milliers de victimes
746 : Carloman, qui a toujours été un homme pieux et peu intéressé par les affaires politiques et militaires, acceptent de céder face à son frère, Pépin III, des deux le plus ambitieux et agressif. Il préfère cela plutôt que d’attendre d’être massacré et c’est pacifiquement qu’il lui cède sa part de l’empire. Carloman entre dans le monastère bénédictin du Mont Cassin. Pépin III reprend pour lui le titre de maire du palais impérial et magister imperium.
747 : en Asie, dans le Khorasan éclate la révolte d’Abou Muslim contre le pouvoir califal corrompu de Damas. Cette action est la première étape de la révolution abbasside.
748 : le roi Liutprand conquiert la Pannonie et les petits royaumes avars locaux nés après la dissolution de l’empire. Il double quasiment le territoire des Lombards. Le royaume lombard devient une grande puissance qui s’étend de Vindobona jusqu’à Durazzo avec des extensions en Italie jusqu’à Bénévent.
750 : bataille du Grand Zab en Mésopotamie, l’armée califale est défaite par les troupes rebelles, leur chef Abou al-Abbas prend Damas et fait massacrer toute la famille des omeyyades. Il se proclame calife et fonde la dynastie abbasside. Cependant un Omeyyade a survécu, c’est le jeune Abd al-Rahman qui s’enfuit vers l’Ouest.
751 : ambassade de Carloman pour le compte de son frère à Rome (Carloman était fatigué du monastère et s’engage à servir la diplomatie de son frère). Il attire à lui la faveur du pape Etienne II qui finit par accorder à Pépin III le droit de prendre le titre royal des Francs pour lui. Pépin III dépose alors le dernier roi mérovingien, le faible et sans valeur Childéric III et se fait élire par les aristocrates du royaume roi des Francs. Il décide d’annexer l’Aquitaine au royaume franc de même que les provinces impériales du Sud de la Gaule et le Nord de l’Italie, les anciens royaumes fédérés se déclarent vassaux des Francs. Il semble que l’empire soit mort, plus personne ne cherche à revendiquer la pourpre impériale. La même année Liutprand s’empare de Ravenne et menace directement Rome et Milan.
752 : Pépin III reconquiert tout le Sud de la Gaule et met fin à l’émirat de Narbonne.
754 : rencontre de Quierzy entre Etienne II et Pépin III, le pape demande de l’aide contre les Lombards. Le roi des Francs reconnaît au pape l’indépendance totale sur ses domaines et lui promet aide et assistance. En échange le pape sacre Pépin III et ses fils rois, faisant d’eux des rois sacrés et légitimes.
755 : Anastase III entame une guerre contre les Sklavinies, les tribus slaves des Balkans, entamant la reconquête byzantine de la région.
756 : Abd al-Rahman, dernier des Omeyyades, arrive à Cordoue et se fait reconnaître émir indépendant de l’al-Andalus (l’Espagne musulmane). La même année l’armée de Pépin III arrive en Italie pour lutter contre les ambitions du nouveau roi lombard Astolphe. Le Franc reconquiert les terres perdues et occupe Ravenne qu’il donne au pape. Les Lombards sont chassés d’Italie.
757 : en Britannie le roi de Mercie Offa réussit à imposer son pouvoir sur toute l’île et envoie une ambassade à Milan où Pépin III est occupé à restaurer le palais impérial abandonné. Il signe une alliance avec le franc qui durera jusqu’en 796.
762 : fondation en Mésopotamie de la cité de Madinat as-Salam, la cité de la paix, bientôt appelée couramment Bagdad. Elle devient la capitale de l’empire abbasside.
765 : le basileus byzantin Anastase III lance ses troupes contre le royaume lombard, en peu de temps il reconquiert Durazzo et occupe les sklavinies slaves et serbes. Les Lombards sont repoussés au Nord. Anastase III envoie une ambassade à Pépin III et signe une alliance contre les Lombards.
768 : mort de Pépin III à Paris, il divise le royaume franc entre ses deux fils, Carloman II et Charles. Ce dernier reçoit la part la moins riche mais l’améliore en reconquérant la même année l’Aquitaine rebelle.
771 : Carloman II décède, son frère Charles récupère l’ensemble du royaume franc.
772 : le pape Adrien I appelle à son secours Charles contre la menace renouvelée des Lombards.
774 : Charles arrive en Italie, il s’accorde avec Anastase III pour attaquer simultanément les Lombards. En quelques mois sous les coups conjugués des Francs et des Byzantins le royaume lombard s’effondre. Charles entre en conquérant à Split où il rencontre peu de temps après Anastase III. La rencontre fut historique et humiliante pour Charles. Bien que maître de vastes territoires il n’est que roi des Francs et donc officiellement inférieur à l’empereur de Byzance, cette réalité mainte fois répétées lui fait regretter les fastes de l’empire romano barbare. Le royaume lombard est divisé entre les deux puissances, le Sud et la Dalmatie reviennent à Byzance tandis que Charles prend l’Illyrie et que la Pannonie redevient un royaume avar vassal des Francs. Charles prend aussi le titre de roi des Lombards.
775 : Charles, dans son rêve impérial ordonne la restauration de tous les anciens palais impériaux depuis longtemps abandonnés de Prague, Lyon et Paris qui retrouvent leur splendeur. Il offre aussi au pape de restaurer les monuments de Rome, négligés par l’absence de moyens et d’empereur. La même année succombe le basileus Anastase III qui laisse le trône à son fils Héraclius II qui épouse la belle Irène l’Athénienne.
778 : expédition de Charles en Espagne contre l’émirat de Saragosse. Il retourne victorieux en Gaule sans pourtant réussir à faire revenir le Léon et les Basques sous son autorité. De plus au passage du col de Roncevaux son arrière garde commandée par son capitaine préféré, Roland est massacrée par des brigands basques.
779 : Charles, protecteur de l’Eglise impose dans son royaume et chez tous les vassaux une dîme pour financer l’Eglise.
780 : Charles restaure une administration sur le domaine impériale en matière de justice bien qu’en partie confiée à des seigneurs locaux. La même année le basileus Héraclius II meurt subitement, l’impératrice Irène met sur le trône son fils Constantin VI et règne en son nom.
782 : Charles confie à son fidèle ministre Alcuin le soin de restaurer les institutions de l’empire, ces institutions auront pouvoir sur le royaume des Francs et sur les royaumes vassaux. La chancellerie impériale est rouverte et des écoles sont fondées pour former le nouveau personnel impérial recruté en priorité dans les anciens pays de droit romain (le droit hun n’existe quasiment plus). Les archives de l’empire conservées à Milan et Lyon sont réunies pour écrire des sommes de l’histoire et des institutions de l’empire hun. Charles se pare progressivement des insignes d’un empereur même s’il n’en a pas le titre. La même année Charles ramène la Saxe à l’obéissance alors que les Saxons païens de Vidkund s’étaient soulevés. Le chef ennemi périt lors de la bataille de Stündal mais les Saxons, plutôt que d’obéir, préfèrent se faire massacrer jusqu’au dernier, la reconquête tournant bientôt au génocide.
784 : dans les royaumes vassaux qui forment l’antique Patrimoine des Huns l’ethnie hunnique ne représente plus que 5% de la population, sa langue comme sa culture sont désormais largement absorbées dans la culture romaine ambiante. Cette même année et pour la dernière fois les Huns se révoltent sous la conduite d’un certain Bleda III qui s’est proclamé roi des Huns, il sera vaincu et exécuté au palais impériale de Prague par le roi de Bohême.
786 ; en Britannie, devenue la terre des Angles, l’Angleterre, se multiplient les attaques des pirates vikings venus de Scandinavie. Le roi de Mercie Offa demande l’aide de Charles et se fait son vassal. Le ministre Alcuin, originaire de Mercie convainc son maître de développer une flotte capable de surveiller les côtes. Mais l’entreprise n’est pas une réussite et l’art de la construction navale s’est depuis longtemps perdu. La même année un acte de la chancellerie impériale mentionne l’usage de la langue « allemande » pour indiquer les dialectes de l’Est du Rhin.
789 : Charles fait passer la loi d’empire ordonnant la création d’écoles attachées à tous les évêchés d’Occident où les enfants devront tous recevoir le baptême et l’éducation.
790 : coup d’Etat à Constantinople, Constantin VI appuyé par l’armée tente de se débarrasser de la présence envahissante de sa mère l’impératrice Irène.
791 : expédition militaire de Charles en Pannonie contre les ambitions et les agressions du royaume avar qui effectue des razzias en Illyrie, en Germanie et jusqu’en Bulgarie byzantine.
795 : deuxième expédition militaire de Charles en Espagne, il ramène le royaume de Léon sous son autorité et annexe la région de Catalogne. Cependant les Basques restent indépendants. La même année les Vikings débarquent pour la première fois en Irlande.
796 : Charles se pose en souverain modèle selon les images des anciens empereurs dont il imite les actions. Il décide ainsi de fonder un nouveau palais impérial dans le Nord du royaume franc où il existe peu de structures de commandement de ce type. Il y installe sa capitale et proclame ainsi la rénovation des temps impériaux. Ce sera le palais d’Aix-la-chapelle où est construite aussi une superbe chapelle palatine.
797 : à Constantinople Irène parvient à faire déposer son fils le basileus Constantin VI. Irène se proclame impératrice, fin de la dynastie bulgare.
799 : Charles prend finalement le ring, la capitale nomade du royaume avar. Ils fuyaient désormais depuis huit ans face aux armées du Franc. Là encore Charles montre son héritage impérial et hun en punissant les Avars par le massacre de tous les hommes. La Pannonie est intégrée au royaume franc. Charles ramène avec lui un immense butin fruit de trois siècles de pillages par les Avars.
800 : à Rome une révolte populaire chasse le pape Léon III. Sur sa demande Charles l’aide à reprendre la ville. En échange de son aide Léon III accepte de concéder au Franc le couronnement impérial dont il rêvait. À la Noël Charles est couronné et oint par le pape et acclamé par les guerriers comme Charles le grand, Charlemagne, empereur des Romains, roi des Francs, des Huns et des Lombards. Les royaume vassaux redeviennent des royaumes fédérés ou bien sont annexés, contrôlés par les missi dominici, les envoyés spéciaux de l’empereur. L’impératrice Irène refuse de reconnaître la nouvelle dynastie. Fin du Grand Interrègne et restauration de l’empire.
Pour les historiens l’empire romain d’Occident n’a jamais cessé d’exister même s’il a pris de nouvelles formes. Quand Attila s’empare du pouvoir il donna naissance à un empire romano barbare, un empire multiethnique et fédéral. Quatre siècles après l’empire hunnique laisse place à une nouvelle phase de l’histoire impériale romaine, celle de l’empire
franc.
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À partir de cette date l’histoire modifiée rejoint notre histoire avec des différences ultérieures anecdotiques.